Dans l’archipel, un plan de relance, pour quoi ? pour qui ?

Comme tout le monde, j’ai pu entendre au journal télévisé du vendredi soir 13 novembre, que les principaux acteurs de l’archipel avaient listé un vaste programme de relance pour les 10 ans à venir pour un montant qui pourrait atteindre 350 millions d’euros. Pour en savoir plus, pas de réunion publique, mais un reportage de SPM la 1ère ICI. Les 25 projets, qui devraient engager l’archipel pour les 10 ans à venir, seront présentés jeudi au préfet.

Soit ! Divers témoignages, traduisent l’envie de venir s’installer sur le territoire et, quelques mois plus tard, cette envie est rapidement compensée par celle de repartir, car les conditions de vie sont rendues difficiles. Ce n’est pas une question de climat. Le coût de la vie, les salaires des débutants alignés sur ceux de la métropole, le niveau des loyers et le coût du transport pour quitter ou venir sur le territoire, le soutien sélectif aux productions locales, sont autant d’éléments qui attestent de cette difficulté de pouvoir s’installer et vivre correctement dans l’archipel.

C’est donc, au regard de ces difficultés, qu’il conviendrait de tracer des perspectives et de les planifier. Au-delà des grands projets décidés par ces quelques acteurs locaux, il conviendrait, pour dynamiser l’attractivité du territoire, de mettre à niveau les revenus les plus bas, d’encourager la production locale, alimentaire, culturelle et artisanale.

A l’investissement économique (de 35 millions par an), il faut y associer un contrat social (pour 10 millions par an).

A cet effet, j’ai fait parvenir au Président de la Collectivité, au Maire de Saint-Pierre, au Maire de Miquelon ainsi qu’au Préfet de l’archipel, sept pistes de réflexions pour mettre en perspective un véritable contrat social. Il résulte de nombreux échanges avec la population. Après une première présentation au Président et aux vice-présidents de la Collectivité, il vient d’être mis à jour pour étendre sa diffusion aux autres acteurs locaux, dont la Cacima, le Medef local et les syndicats, avant de le rendre public par cet article.

Ce contrat social serait co-financé par l’État, les Collectivités, les employeurs et les salariés. Un contrat qui engagerait chaque partie, pour ; développer l’indépendance alimentaire ; pour encourager toutes les productions locales (alimentaire, culturelle et artisanale); pour mettre à niveau une rémunération minimum et des retraites à 2 000 € net par mois ; pour porter des minima sociaux à 1500 € ; pour créer un service public du logement ; pour accorder une réduction importante des billets d’avion pour sortir de l’archipel ; pour expérimenter un congé maternité d’une année et enfin ; pour un service de santé au travail universel. Pour tout cela, une enveloppe pérenne d’environ 10 millions d’euros par an serait suffisante. Elle représente 5% environ des dépenses annuelles de fonctionnement de l’archipel. Financièrement, c’est donc tout à fait possible et il faut espérer que les acteurs locaux ne négligent pas cet aspect social pour relancer l’attractivité du territoire.

Étalé sur deux, voire sur trois ans, cet investissement social sera de nature à redonner confiance en l’avenir, à encourager l’émergence de nouveaux projets, à fidéliser les résidents actuels et à favoriser la venue de nouveaux arrivants dans de bonnes conditions.

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Si vous êtes intéressé par ce projet, « Pour un contrat social à Saint-Pierre-et-Miquelon », vous pouvez le demander ICI.

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