Saint-Pierre-et-Miquelon, au bord du chaos ? (KO!)

M’inspirant du graphique publié par SPM la première, qui s’appuie sur les données de l’INSEE (voir ICI), j’ai accolé les projections des démographes des Nations Unies (Voir ICI), pour obtenir une vision complète de l’évolution démographique de l’archipel.

Ce graphique parle de lui même. Depuis 1992, la part de notre secteur historique, la pêche, dans le PIB de l’archipel s’est effondrée, passant de plus de 25% à environ 2%. Les conséquences sur la démographie sont évidentes.

Sans relance de l’activité économique, c’est à dire sans la création d’activités nouvelles, le graphique ci-dessus deviendra la triste réalité. Il est important d’en appréhender quelques conséquences sur le quotidien des enfants de l’archipel, naît ou à naître.

Si cette courbe se concrétise, d’ici 30 ans, l’archipel aura perdu environ 1100 habitants. A raison de 3 habitants par logement en moyenne, ce seront 350 logements qui seront rendus disponibles. Tant que la situation du logement restera tendue, c’est-à-dire, tant que l’archipel ne disposera pas des 150 logements qui lui manque aujourd’hui pour répondre aux différents manques, la situation se détendra. C’est une réalité qu’il est possible d’atteindre dans 5 ans environ. Ensuite, les départs se poursuivront et progressivement de plus en plus de logements seront rendus disponibles.

Non seulement, les propriétaires qui louent actuellement des logements connaitront une perte importante de leurs revenus, mais les maisons mises en vente ne trouveront plus d’acheteur.

Les données qui sont exposées dans le projet territorial jeunesse, qui vient faire l’objet de la signature d’une convention (voir ICI), ne sont pas plus rassurantes, bien au contraire.

Les moins de 14 ans sont en recul de 4,3 %, les 15-29 ans de presque 10%, et les 30-44 ans, de près de 12 % ! Ces chiffres confortent la courbe ci-dessus et rien ne permet de dire aujourd’hui qu’elle va s’inverser. Si au début, les enfants sont hébergés par les parents, par la suite ce sont les enfants qui hébergent les parents. Et comme ces derniers quittent l’archipel, les parents pensent à se rapprocher d’eux et, etc.

Saint-Pierre-et-Miquelon doit-il toucher le fond pour réagir ?

Prenez 4 minutes pour regardez la vidéo ci-dessous. Elle porte sur la résurrection de la ville de Détroit aux États-Unis. Elle peut permettre d’appréhender ce que pourrait devenir l’archipel. Une ruine désertée, que quelques courageux, amoureux du caillou, vont faire renaître de ses cendres pour en faire un exemple de bien vivre.

Faut-il attendre le chaos ou faut-il agir maintenant ?

Il existe un début de frémissement qui peine à voir le jour. Tout le monde est à peu près d’accord sur tout, mais pas grand chose n’émerge de toutes ces idées, car dans l’archipel, celui qui soutient le projet de l’un est forcément contre le projet de l’autre. Ce n’est pas ainsi que le développement sera possible. Le développement de l’agriculture, de l’élevage, du tourisme, de l’économie maritime, du numérique sont quelques pistes qui sont sur la table. Mais si les dossiers qui sont mis sur la table par certains sont mis sous la table par d’autres, il est certain que le chaos sera offert aux survivants.

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Saint-Pierre en 2050 !

1 commentaire

  1. Bonjour et encore bravo pour cet appel au secours ! Vos écrits démontrent l’amour que vous portez à votre territoire et surtout votre détermination à le sauver en interpellant les décideurs politiques à la nonchalance effarante pour ne pas dire suicidaire. Je partage votre point de vue pour la sauvegarde de Saint-Pierre et Miquelon ! Si un jour j’ai la chance, l’opportunité semble pour l’heure un vain mot, de m’installer sur l’île, sachez que je serai un fervent défenseur de ce département français et de sa population.

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