LREM, augmente les riches et les pauvres…en même temps !

« Quand ça va bien, ils s’enrichissent et, quand ça va mal, ils s’enrichissent ! » La fortune des quelque 2.200 milliardaires dans le monde a progressé de 27 %, pendant le confinement. En même temps, un million de personnes a basculé dans la précarité depuis le début de la pandémie, qui s’ajoutent ainsi aux 9,3 millions de personnes vivant déjà au-dessous du seuil de pauvreté !

__________

D’abord, on va se mettre d’accord. Les riches ce ne sont pas ceux qui gagnent plus de 4 000 € par mois. Ce sont en particulier ceux qui se sont enrichis par la crise de la COVID-19, à l’image de Jeff Bezos, patron d’Amazon, ayant augmenté sa fortune de 74 milliards de dollars cette année. (Voir ICI)

Pour François Lenglet, de RTL, « Quand ça va bien, ils s’enrichissent, et quand ça va mal, ils s’enrichissent ! » La fortune des quelque 2.200 milliardaires dans le monde a progressé de 27 % pendant le confinement, pour atteindre le montant de 10.200 milliards de dollars. Ainsi, chaque année, le versement des dividendes bat de nouveaux records.

Graphique extrait de cet article : « La France, championne des dividendes »

__________

Il est donc plus facile de comprendre que Les Rentiers En Marche (LREM), le Banquier devenu Président, défendent les intérêts des rentiers de la spéculation, oubliant les promesses de début de crise (voir annexe en bas de l’article) :

« Le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour au jour d’avant.  »

En effet ! Le président Emmanuel Macron ferme la porte à toute augmentation d’impôt des riches pour faire face à l’explosion des dépenses publiques provoquée par la crise sanitaire. « Il y a une trajectoire fiscale qui a été décidée, votée par la représentation nationale, [au jour d’avant, fin 2019] c’est celle qui sera tenue », a-t-il affirmé le 14 Juillet, ajoutant qu’« on ne résout pas une crise comme celle-ci en augmentant les impôts ». Et donc, on fait comme avant !

Obnubilé par les intérêts de ses amis les riches, il en oubli l’histoire fiscale du pays : rappel :

Crise de 1929, durant la guerre de 1939/1945, taux marginal de l’impôt sur les plus hauts revenus à 90 % !

Pourtant, nous avons pu lire dans les colonnes du journal Le Monde : « Ces patrons français favorables à une hausse des impôts des plus riches »

Pour Nicolas Théry par exemple, le président du Crédit mutuel,

« cette crise a montré à quel point un service public est par nature régalien, et il est normal qu’une contribution plus forte à ces services publics soit imposée aux plus aisés ». Le banquier mutualiste se dit donc « favorable à un impôt exceptionnel sur les hauts revenus, pour financer les services publics, la solidarité et la lutte contre le changement climatique ».

Face à la crise, 83 millionnaires demandaient à être taxés davantage ! C’est le titre des articles qui a inondé la « Une » de nombreux journaux : Le Figaro, Le Nouvel observateur, Le Parisien, La Dépêche, Sud-Ouest, etc. C’est le bon choix. C’est le seul choix », affirment-ils. « L’humanité est plus importante que notre argent ». Cette lettre appelle les « gouvernements à augmenter les taxes de gens comme nous.

« Immédiatement, substantiellement et de manière permanente, les chefs de gouvernement doivent prendre la responsabilité de lever les fonds dont nous avons besoin et les dépenser équitablement » pour financer « adéquatement nos systèmes de santé, les écoles et la sécurité via une augmentation permanente des taxes sur la plus fortunés de la planète, des gens comme nous ».

Rien n’y fait ! LREM et ses godillots (de moins en moins nombreux), marchent têtes baissées. Vers quoi ? Le savent-ils eux-mêmes ? Non, l’essentiel pour eux, c’est la communication !

Parler, parler, pour taire la vérité !

Un patron du CAC40 gagne encore en moyenne 277 SMIC et le patron de Sanofi gagne 343 fois le salaire d’une infirmière. Ne pas oublier non plus, qu’une mère de famille célibataire sur 4 qui travaille est pauvre. Ni qu’une femme gagne en moyenne, 22% de moins qu’un homme.

Covid-19 : la crise sanitaire a fait basculer un million de Françaises et de Français dans la pauvreté

Une nouvelle population a basculé dans la précarité depuis le début de la pandémie, qui s’ajoutent ainsi aux 9,3 millions de personnes vivant déjà au-dessous du seuil de pauvreté !

« Ce chiffre d’un million supplémentaire de pauvres est malheureusement une estimation basse, compte tenu des 800 000 pertes d’emploi attendues fin 2020 », redoute Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS). La Banque de France confirme en anticipant un taux de chômage au-dessus des 10 % en 2020, puis de 11 % dès le premier semestre 2021. Partout en France, les indicateurs virent au rouge.

Le « en même temps » de ce président relève de la même imposture ! La réduction des inégalités devraient être un objectif essentiel de la politique. Mais non !

Dire que parmi ceux qui gagnent moins de 4 000 euros par mois, il s’en trouve qui soutiennent encore cette politique, m’inspire cette phrase d’Étienne de la Boétie : « « Ces misérables voient reluire les trésors du tyran ; ils admirent, tout ébahis, les éclats de sa magnificence ; alléchés par cette lueur, ils s’approchent sans s’apercevoir qu’ils se jettent dans une flamme qui ne peut manquer de les dévorer. »

__________

Annexe :

Rappel des engagements du Président de la République

« Mes chers compatriotes, il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour, interroger les faiblesses de nos démocraties. » (12 mars 2020)

« Ce que révèle d’ores et déjà cette pandémie, c’est que la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, notre État-providence ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe. Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché».

Les prochaines semaines et les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture en ce sens. Je les assumerai. » (Emmanuel Macron – 12 mars 2020)

« Beaucoup de certitudes, de convictions sont balayées, seront remises en cause. Les prochaines semaines et les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture en ce sens. Je les assumerai. Le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour au jour d’avant. Nous aurons appris et je saurai aussi avec vous en tirer toutes les conséquences, toutes les conséquences. »

« Il nous faudra nous rappeler aussi que notre pays, aujourd’hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ». Ces mots, les Français les ont écrits il y a plus de 200 ans. Nous devons aujourd’hui reprendre le flambeau et donner toute sa force à ce principe. » (Emmanuel Macron – 13 avril 2020)

Emmanuel Macron – Les interventions intégrales – 12 mars 202016 mars 2020

__________

2 commentaires

  1. LIBERATION a publié un article expliquant pourquoi la France n’est pas championne des dividendes.

    – Premier point: L’étude porte sur le 2e trimestre. Or, «Au Royaume-Uni, environ 35% seulement des dividendes sont versés au deuxième trimestre, 35% au troisième trimestre, et le reste au premier et quatrième trimestre», explique le fonds Janus Henderson à CheckNews. Résultat : «Sur l’ensemble de l’année, les versements au Royaume-Uni sont plus importants qu’en France, ce qui reflète la taille plus importante de son marché boursier par rapport à la France. Et le rendement moyen plus élevé.»

    – Deuxième point: «Une grande partie de l’industrie allemande, le Mittelstand, est détenue directement par des capitaux qui ne sont pas sur le marché action (privately owned). Ainsi, même si son économie est plus importante que celle de la France, le nombre et la valeur des sociétés cotées en Allemagne sont plus faibles. Les dividendes allemands [dans l’étude, ndlr] sont donc inférieurs à ceux de la France», explique le fonds Janus Henderson à CheckNews.

    Effectivement, de très grandes sociétés allemandes comme Bosch, Bertelsmann et Schwarz (qui possède Lidl) ne sont pas cotées. C’est la même chose en Italie.

    Et donc Janus Henderson ne comptabilise pas les dividendes de Bosch, Bertelsmann et Schwarz.

    Pour confirmer l’article de LIBERATION, on peut regarder l’ensemble des revenus (appelés revenus distribués des sociétés ou code D42 en comptabilité), dividendes ou autres, que toutes les sociétés, qu’elles soient cotées ou non, versent à leurs propriétaires quand ce sont des personnes physiques.

    On trouve ces chiffres pour tous les pays européens dans les bases de données de EUROSTAT.

    Pour l’année 2019, l’ensemble des sociétés ont versé 42,8 milliards d’euros à leurs propriétaires (personnes physiques) en France, 124,4 milliards d’euros à leurs propriétaires en Italie, 276,7 milliards d’euros à leurs propriétaires en Allemagne et 142,1 milliards d’euros à leurs propriétaires au Royaume Unis.

    Conclusion, la France est loin d’être le pays d’Europe où les sociétés rémunèrent le plus leurs propriétaires. Bien au contraire.

    Et cela est normal puisque la france est le pays de pays d’Europe où les sociétés non financières font le moins de bénéfices.

    De plus, en France, s’il est vrai que la rémunération versée aux propriétaires ont fortement augmenté depuis 2013, c’est après avoir chuté après 2012.

    Source LIBERATION La France est-elle vraiment championne d’Europe pour les dividendes versés aux actionnaires ?
    https://www.liberation.fr/checknews/2019/08/27/la-france-est-elle-vraiment-championne-d-europe-pour-les-dividendes-verses-aux-actionnaires_1746781

    J’aime

Les commentaires sont fermés.