Troisième article sur la série de cinq qui ont été présenté ICI.
La crise du COVID-19, le confinement réflexe qu’elle a provoqué contre la liberté d’aller et de venir, les conséquences qu’elle a engendrées sur, l’économie locale, les artisans, les commerçants, les bars, les restaurants, les entreprises, font apparaître la fragilité de l’archipel. Dans l’article n°1 de la série, je présentai ma réflexion sur la nécessité de développer la production maraichère pour tendre vers l’indépendance alimentaire (ICI). L’envolée des prix suite à cette crise doit encourager cette mutation. Pour aider à produire local encore faut-il dégager un revenu décent, d’où la nécessité d’un revenu de base (ICI). Aujourd’hui, complémentairement, je voudrais vous présenter le lien qui permet non seulement d’encourager la production locale, qu’elle soit maraîchère ou pas, mais aussi d’affirmer une réelle identité d’un territoire. L’objectif d’une monnaie locale c’est d’encourager la population à acheter local, et de renforcer les échanges entre acteurs économiques du territoire : une monnaie pour nous, les habitants, les commerces, les entreprises, les pêcheurs, agriculteurs, professions libérales, services publics locaux, etc.
Par exemple, les 400 000 € de chèques « KDO » que va distribuer la Collectivité territoriale pour aider les commerces locaux, ne pourront se dépenser que sur le territoire (En souhaitant que ces chèques KDO soient dépensés par les bénéficiaires dans les bars, restaurants et commerces qui sont restés fermés durant le confinement). Il en est de même avec une monnaie locale. Cela renforce potentiellement l’économie locale, mais surtout cela permet de créer ou de renforcer le sentiment d’appartenance à une même communauté, à un réseau solidaire. L’Euro entre et sort du territoire sans limite. La monnaie locale circule dans le territoire et uniquement dans le territoire.
À Saint-Pierre-et-Miquelon, une vidéo sur la monnaie locale, le « GADEM » faisait partie des reportages du (faux) journal télévisé du 1er avril 2017 de SPM-TV, le RUBICON975″. Au-delà de son côté humoristique, son contenu présente succinctement les grands principes d’une monnaie locale.
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Un projet associatif
L’idée n’est donc pas nouvelle et il existe déjà plus de 60 monnaies locales en France. La plus célèbre est l’EUSKO au pays basque. Les meilleures ambassadrices et ambassadeurs de la monnaie locale sont celles et ceux qui la pratiquent. À travers ce reportage de 7 minutes vous découvrirez l’exemple enthousiaste de l’EUSKO.
Les élus de Bayonne par exemple, peuvent recevoir, une partie de leurs indemnités en Euskos. Déjà 12 communes acceptent de recevoir des Euskos pour les salles de spectacles, les piscines, musées, etc.
À Saint-Pierre-et-Miquelon par exemple, cela rejoint l’esprit des chèques-cadeaux, des tickets restaurant qui ne sont valables que sur le territoire. La monnaie locale permettrait d’élargir ce principe à d’autres formes de rétributions, et à d’autres commerces ou associations. Par exemple, une partie de l’indemnité des élus locaux, des aides sociales, primes spécifiques, pourraient être versées sous forme de monnaie locale pour les commerces, les hôtels, les restaurants, les productions locales, les associations, etc.
De plus, la monnaie locale peut servir à financer des projets associatifs locaux.
Et pourquoi pas l’EUSKO-SPM ?
La création d’une monnaie locale demande un peu de temps et un minimum de moyens techniques. Il n’est pas certain que la taille de notre territoire de 6000 habitants permette une telle réalisation. Mais, notre archipel connait un réseau associatif hors du commun et une forte communauté Basque. Pourquoi ne pas s’appuyer sur ce qui existe déjà ? Pourquoi ne pas s’adosser à l’EUSKO pour faciliter sa mise en œuvre ? Des associations locales peuvent-elles se fédérer autour de ce projet ?
L’appel est lancé !
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Qui, dans l’archipel veut mener cette réflexion ? Qui peut la conduire ? Les acteurs locaux sont-ils prêts avec la même unanimité pour s’engager dans cette voie ? Et vous ? lecteur de cet article. Si nous réfléchissions ensemble ?
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La méthode :
Si les retours sur cet article et les autres à paraître, suscitent un intérêt dans la population, c’est-à-dire 4 à 5 personnes par thème (ou autre sujet à soulever), alors il sera possible d’organiser des ateliers de réflexion à partir du mois de septembre/octobre, pour parfaire les idées. Réfléchir ensemble pour que l’archipel soit plus confiant en son avenir, en dehors de tout esprit partisan. Conjuguer l’économique et le social de manière apaisée.
Un des sujets vous intéresse ? Prenez contact : ICI
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Pour aller plus loin :
- La monnaie locale expliquée par économie.gouv.fr : Qu’est-ce qu’une monnaie locale ?
- Le réseau Monnaies Locales Complémentaires Citoyennes
- Wikipédia: Liste des monnaies locales complémentaires en France
