Le coronavirus pourrait créer indirectement une vague mondiale de chômage de masse et une situation d’urgence sociale pour des dizaines de millions de personnes. Une situation exceptionnelle qui explique le retour au premier plan et dans plusieurs pays, de l’instauration d’un revenu de base, d’un revenu universel. En France rappelons d’abord ce qu’impose la Constitution.
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RAPPEL du « Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946″
[…] 10. « La Nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement. »
11. Elle garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence.
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Ces deux articles sont rappelés car ils sont la République ! Ceux qui s’en réclament devraient relire ce Préambule qui porte les valeurs de la République qui n’ont pas changé depuis 1946 ! Cette crise de la COVID-19 nous rappelle combien le pouvoir de l’argent à pris le dessus sur ces valeurs essentielles. La femme et l’homme politique, tous les élus devraient motiver leurs projets et leurs votes au regard de ce préambule et en particulier de ces deux articles 10 et 11! Ils permettent de s’engager sur l’idée d’un revenu de base qui permettra à chaque citoyen « d’obtenir de la Nation des moyens convenables d’existence » même à Saint-Pierre-et-Miquelon, pour lequel un article spécial sera publié dans quelques jours.
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Le revenu de base
À l’initiative du département de la Gironde, le pays de mon enfance, le projet résultant de 15 000 consultations sur 19 départements est succinctement présenté ci-dessous :
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Le revenu de base en France, a fait l’objet d’une proposition de loi d’expérimentation
Extrait de l’exposé des motifs :
« Ce revenu de base est un revenu de solidarité. Si notre système de protection sociale est efficace au regard des comparaisons internationales, sa performance pourrait être nettement améliorée en corrigeant deux injustices majeures : automatiser les prestations sociales pour intégrer les ayants droit qui n’y recourent pas, et les ouvrir aux jeunes de moins de vingt‑cinq ans, pour l’essentiel exclus du RSA, alors qu’un quart des 18‑24 ans vit sous le seuil de pauvreté. Ce revenu de base est un revenu qui traite de la situation de laissés pour compte. De nombreux travailleurs ne parviennent pas à tirer un revenu décent de leur activité : agriculteurs, artisans, employés et ouvriers à bas revenus, temps partiels… Le dispositif doit leur apporter un complément de ressources, pour améliorer leur pouvoir d’achat et retrouver une dignité parfois perdue. »
L’Assemblée nationale (LREM) a rejeté le 31 janvier 2019 la proposition de loi. Le gouvernement et la majorité renvoyant au « revenu universel d’activité » promis par Emmanuel Macron pour 2020, ce qui n’est pas la même chose (simple globalisation des prestations sociales).
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Le 11 avril 2020, « L’appel de 19 présidents de département pour un revenu de base face à la crise du Covid-19 » relance la demande :
extrait : « Aujourd’hui, alors que la crise sanitaire du Covid-19 évolue chaque jour un peu plus en une crise économique mondiale, poussant nos systèmes de solidarité dans leurs retranchements, le revenu de base apparaît dans toute l’Europe, en Espagne, en Allemagne ou au Royaume-Uni, comme une solution pour amortir le choc social qui risque de faire basculer nombre de nos concitoyens dans la précarité. Le débat émerge aussi aux Etats-Unis et au Canada.[…], ouvert dès 18 ans pour lutter contre la précarité des plus jeunes, dégressif en fonction des revenus d’activité et d’un montant égal au seuil de pauvreté.[…] Un nouveau pacte social devra fonder le monde d’après la crise du Covid-19. Une fois sortis de l’état de guerre dans lequel nous sommes, nous devrons préparer activement la résilience de notre société. Nos départements sont prêts à expérimenter cette solution et à en évaluer les bénéfices escomptés pour les personnes qu’ils accompagnent. »
Le moment des choix
La Banque centrale européenne a sorti la grosse artillerie avec un plan d’« urgence » de 750 milliards d’euros pour tenter de contenir les répercussions sur l’économie de la pandémie de coronavirus. À titre de comparaison, de mars 2015 à décembre 2018, face aux risques de déflation, la BCE avait acheté des titres tous les mois sur les marchés financiers pour un total au final de 2 600 milliards d’euros pour soutenir la zone euro.
Si ces deux chiffres sont cités, c’est bien pour démontrer que la question du financement de mesures sociales est une question de volonté politique. Les intégristes du libéralisme financier, qui sont représentés en France par le Président Macron, choisissent les banques plutôt que les peuples.
Le revenu de base à besoin d’un investissement au départ pour lancer le processus !
Les banques ou le peuple ? Là est la question à poser à nos députés !
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Pour aller plus loin:
- En Finlande, le revenu universel joue sur le bien-être, peu sur l’emploi (13 mai 2020)
- Au Canada aussi: Regain d’intérêt pour le revenu de base universel (11 mai 2020)
- Face à la crise du Covid-19, ces pays qui envisagent le revenu universel (8 avril 2020)
- Covid-19 : face à la crise, l’idée du revenu universel refait surface (24 mars 2020)
- Vu d’Allemagne. Coronavirus : le revenu universel, c’est maintenant ! (23 mars 2020)
- Les GILETS JAUNES: « un revenu de base s’impose » (15 décembre 2018)
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