Je l’ai écouté dans l’émission « Le tour de l’Ile », dans les journaux télévisés et en direct à l’occasion de la réforme de la santé au travail qu’il est venu présenter devant un parterre pour le moins restreint. La santé au travail est un thème que je défends depuis de nombreuses années. C’était mon cœur de métier, en particulier la prévention des Risques Psychosociaux.
Dans ce blog, j’ai publié de nombreux articles que vous pouvez trouver à travers ce lien ICI, et il y a quatre ans maintenant, après avoir observé l’archipel, j’ai rédigé un projet sur la santé au travail pour répondre aux besoins des entreprises, des administrations et des salariés : « « La santé au travail pour tous à Saint-Pierre-et-Miquelon ».
Je l’avais présenté aux assises des Outre-mer avec la DCSTEP et il fut cité, comme bien d’autres qui finissent sur des étagères poussiéreuses. Je l’avais aussi présenté au député, mais ce dernier a crié au charlatanisme après avoir cédé aux sirènes d’un entrepreneur local important qui souhaite surtout que rien ne change. Le fantôme de l’Association de Médecine du Travail (AMT), sous influence, ne lira même pas le projet. Avec l’ancien président de l’AMT nous avons été écouté par le Conseil d’administration de la CPS. Un frémissement de prévention des risques professionnels se dessine.
Si des employeurs locaux souhaitent rester sur la réglementation inchangée depuis 1957 !!!!, d’autres au contraire pensent qu’il serait temps de prendre en compte l’évolution observée depuis 64 ans ! En fait, il faut le dire, l’archipel à 30 ans de retard en matière de santé au travail ce qui peut expliquer en partie, le triste record d’absentéisme dans les entreprises et les administrations. (+ 35 %, d’arrêts de travail à Saint-Pierre-et-Miquelon : c’est normal)

Au-delà de l’archipel, le projet a été cité comme exemple dans deux rapports nationaux remis au Gouvernement. ; Rapport Lecocq, Rapport Sénat-Artano. (Voir cet article : « La santé au travail pour tous à Saint-Pierre-et-Miquelon »)
Le seul qui fut réellement intéressé dans l’archipel, ce fut le sénateur Artano. Mais entre un idéal et la réalité, il m’a fait comprendre qu’il était possible de faire évoluer les choses sans faire la révolution culturelle que je souhaitai. Alors nous nous sommes rencontrés plusieurs fois. Nommé rapporteur de la proposition de Loi au Sénat, il va tenter d’inclure dans cette loi des dispositions qui faciliteront son application réelle dans l’archipel.
En tant que parlementaire, il a souhaité présenter le projet et les perspectives pour l’archipel. Sont venus entre autres, le médecin du travail, la directrice de la CPS, le Président de la Cacima (en visio), la directrice de l’AFC et un formateur spécialisé en prévention-sécurité, des représentantes de la Collectivité territoriale ! Mais, aucun représentant de la DCSTEP (qui délivre pourtant l’agrément pour un service de santé au travail), aucun représentant de l’AMT, aucun représentant des employeurs, aucun syndicat, aucun représentant du CHFD, pourtant le plus gros employeur qui doit détenir le triste record de l’absentéisme dans l’archipel.
Il serait intéressant de connaître les raisons de leur désintérêt, de leur inertie. En attendant, le sénateur Artano fait son job et tente de faire évoluer les choses en rencontrant les acteurs locaux pour que ses propositions collent au plus près des intérêts de l’archipel. C’est ainsi que je conçois le rôle d’un parlementaire. Avant de se plaindre, il faut participer, proposer, agir.
