Comment s’en étonner ? En ne modifiant rien de la situation d’avant, comment voulez-vous que cela change ? Il ne faut donc pas s’étonner des résultats ! La santé au travail n’a jamais mobilisé les foules dans l’archipel, ni même ailleurs. Ce n’est que lorsque les additions tombent en Euros, que des soubresauts d’intérêts se manifestent quelques jours.
Le 12 juin, je publiais un article relativement complet sur ce dossier de la santé au travail dans l’archipel. « La santé au travail pour tous à Saint-Pierre-et-Miquelon ». Il est vrai qu’il faut au moins 10 minutes pour tout lire et je comprends que cela peut déranger les immobiles.
« La surveillance médicale et la prévention des risques professionnels des salariés sont une obligation pour tous les employeurs. La CPS peut aider mais elle ne peut pas se substituer aux obligations des employeurs. Ou alors ; est-ce une volonté des employeurs/administrateurs de la CPS ? des employeurs/administrateurs de l’AMT ? pour se dégager de leurs responsabilités ? Et les syndicats ? Si chacun travaille dans son coin aucun projet structurant ne pourra se mettre en place. C’est peut-être le but recherché ? Ne pas déranger le confort des mauvaises habitudes ? Ils savent ! Moi je l’ignore. »
L’archipel est tellement à la pointe sur cette question que c’est toujours un décret de février 1957 qui est applicable relatif à la réparation et la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles dans les territoires d’Outre-mer. L’Outre-mer, ce n’est pas tout à fait la France en cette matière ! (décret n°57-245 du 24 février 1957)
Résultat: Évolution ci-dessous, uniquement sur les accidents du travail et les maladies professionnelles :

et comme rien n’a changé depuis, en 2019, la CPS fait état d’une dépense de 2 892 575 € pour les indemnités journalières versées suite à des arrêts de travail !

Rappelons que dans l’archipel, ni les fonctionnaires de l’Éducation Nationale, ni les auto-entrepreneurs, ni les employeurs des très petites entreprises, ni certains salariés, etc., ne bénéficient localement des prestations d’un médecin du travail pour améliorer ou pour préserver leur santé au travail. Dans un territoire d’environ 3000 travailleurs, le seul médecin du travail ne peut suffire à remplir toutes les missions, surtout si le service devient universel.
Un tel sujet, un tel projet qui est avant tout social, nécessite que les employeurs et les syndicats prennent la main. Tant au niveau de l’AMT, qu’ils gèrent en commun, qu’au niveau de la CPS qu’ils administrent ensemble.
Mais rien n’y fait ! Les seules choses qui bougent, ce sont les dépenses !
La CPS propose de responsabiliser les médecins prescripteurs pour que les bonnes durées d’arrêts de travail correspondent à la bonne pathologie. Elle propose aussi de sensibiliser les employeurs au cours de petits-déjeuners à la Cacima ! Un flyer de sensibilisation. Etc. Etc. Il y a aussi quelques abus, mais dans l’archipel, les amis des amis ne se contredisent pas ! Le contrôle est presque une offense ! Donc tout va bien. Il faut espérer que le café et les croissants seront de bonne qualité pour, qu’à défaut de changement, le moment reste agréable.
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À quand, un vrai service de santé au travail pour tous dans l’archipel ?
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À ceux qui me répondent souvent, vous critiquez, mais que proposez-vous ? Je leur réponds : çà !
