La question du pouvoir d’achat en métropole est à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Dans l’archipel, la préfecture a commandé une enquête. Y aura-t-il une connexion avec Paris ? Rien ne permet de le dire à ce jour. C’est pourquoi, ce billet sera envoyé au nouveau député pour s’en assurer.
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Comme en témoigne le graphique ci-dessous (en rouge, projection de l’ONU sans sursaut économique), cela fait des années que la question du pouvoir d’achat se pose et conduit à la désertification progressive de notre territoire.

En 20 ans, de 2001 à 2021, l’inflation locale a été de 62,77 % quand elle se limitait à 28,88 % en métropole. Cet écart de près de 34 points d’inflation impacte directement le pouvoir d’achat des habitants de l’archipel et les anciens le ressentent fortement. Cela veut dire que les 1 000 euros de 2001 ne représentent plus que 660 euros en 2022 !
Cela signifie que les 1 000 euros de 2001 ne représentent plus que 660 euros en 2022 !
Le gouvernement, les élus, peuvent tourner le problème dans tous les sens. Aucune réponse durable n’est apportée et pour cause. Pour maintenir le pouvoir d’achat, il n’y a pas 36 solutions. Soit, l’inflation est maîtrisée, soit, les revenus sont augmentés.
Sur l’inflation, il n’existe quasiment aucun levier. Plus de 95 % des produits sont importés et subissent les fluctuations du dollar, le coût des transports, etc. Réduire les taxes ? Des expériences récentes ont démontré que ces baisses permettaient avant tout aux commerçants d’augmenter leur marge. Réduire les marges ? Il est impossible d’en connaître le niveau et donc d’agir.
Alors se pose la question de l’augmentation des revenus.
Il y a les minima sociaux, les allocations, les retraites, les salaires du secteur privé et les traitements de la Fonction publique. Quant aux entreprises, elles vivent des revenus des habitants et de la commande publique. En moyenne, sur 20 ans, tous ces revenus ont pris un retard de plus de 30 % sur ceux de la métropole. C’est ainsi que certaines prestations (ASPA), et honoraires (huissiers), bénéficient d’une majoration d’environ 30 %. Quant aux autres ?
Les fonctionnaires connaissent cette prise en compte de la cherté de la vie avec une sur-rémunération qu’ils perdent à la retraite. D’où leur départ. Comme les autres, quel que soit le niveau de leur traitement, leur pouvoir d’achat a, lui aussi, perdu plus de 30 % en 20 ans.
Pour le secteur privé, c’est pire puisqu’aucune compensation de la vie chère n’est imposée par les conventions collectives de chaque secteur. Avec des loyers similaires à la région parisienne, une activité saisonnière et un SMIC métropolitain, il est impossible de rester ici.
Comment faire ?
Les réponses peuvent être différentes selon les situations. Quel doit-être l’objectif pour les personnes qui vivent à l’année sur le territoire ? Ce pourrait être la majoration de 30 % de tous les revenus fixés en métropole. (prestations sociales, retraites, conventions collectives, etc.)
Pour ce faire, la question doit être débattue entre l’État, la CPS, les employeurs et les syndicats. C’est compliqué, mais avec la volonté de faire, tout devient possible. Quelle part pour les employeurs, pour l’État, pour la CPS et pour les salariés. Quel calendrier ?
Un raisonnement parmi tant d’autres :
Lorsqu’un salarié s’en va, il est remplacé par un autre et les revenus de l’archipel n’augmentent pas. Un retraité qui part, c’est une perte sèche. S’il gagne 20 000 euros par an, c’est un manque à gagner pour les commerces, les finances publiques, etc. La fidélisation des retraités ne se fera pas avec des retraites inférieures à 1 500 euros par mois.
Je sais… Les décideurs vont rétorquer que c’est avant tout des emplois du secteur privé qu’il faut créer ! Tout à fait d’accord ! Alors pourquoi ont-ils échoué depuis 1992 ? Comme précisé plus haut, avec des revenus métropolitains, une activité saisonnière et des loyers parisiens, il devient marginal d’intéresser des salariés et la jeunesse.
La question de la cherté de la vie en outre-mer doit être non seulement posée dans le débat de l’Assemblée nationale, mais doit faire l’objet de dispositions particulières et pérennes, en particulier pour notre archipel qui n’a quasiment pas de productions locales et qui subit de plein fouet toutes les hausses.
1- Indexation des salaires et retraites sur l’inflation locale ;
2- SMIC métropole et prestations sociales +30 % ;
Ces deux mesures permettraient, dans un premier temps, d’apporter des réponses concrètes au problème posé.
SINON…
Tout le reste relève du blabla. Sans réponse durable, la courbe démographique ci-dessus se confirmera d’année en année. Moins d’habitants, c’est moins d’écoles, moins de commerces, moins d’activités, moins de ressources fiscales, moins de loyers perçus, des maisons à l’abandon, etc.

Le mot au député Stéphane LENORMAND :
Monsieur le député,
Je viens de publier un billet sur le pouvoir d’achat à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Je ne sais si cela peut se présenter, mais la loi ne peut pas se limiter aux seules mesures présentées par le gouvernement pour la métropole.
Alors que les 500 plus grandes fortunes de France amassent 1 000 milliards d’euros, soit 4 fois le montant des recettes de l’État, dans un contexte d’inflation galopante, les propositions du gouvernement sont très insuffisantes et relèvent davantage de l’assistanat que de la relance du pouvoir d’achat des Français. De plus, la suppression de la redevance TV ne vise pas à la relance du pouvoir d’achat, mais va placer l’audio-visuel public sous la tutelle directe de Bercy. Tout ceci n’est pas acceptable en l’état.
À Saint-Pierre-et-Miquelon, il conviendrait de négocier des mesures particulières pour tenir compte du taux d’inflation locale et de l’écart du coût de la vie avec la métropole, d’où, les deux premières propositions que je formule et qui peuvent répondre à réparer l’inégalité existante avec la métropole.
- 1- Indexation des salaires et retraites sur l’inflation locale ;
- 2- SMIC métropole et prestations sociales +30 % ;
Une conférence sociale sur le pouvoir d’achat dans l’archipel serait la bienvenue.
Bien cordialement,
Le problème de la baisse du pouvoir d’achat à SPM doit être réglé rapidement : trop d’expatriations, trop de nouveaux ménages confrontés à la pauvreté. Vos suggestions, compte tenu du contexte, me paraissent un minimum.
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