Les fonctionnaires…et les autres, disloqués par l’imposture macroniste !

Dans quelques années il n’est pas impossible que les mots « Imposture » et « Macronisme » soient considérés comme des pléonasmes. En effet, jamais nous n’avons pu observer un pouvoir en place, le « macronisme », mentir avec autant d’aplomb et de mépris. Un pouvoir qui annonce tout et qui fait son contraire ! Une imposture qui met « La République En Miettes » et la démocratie en pièces détachées. La loi sur la transformation de la Fonction publique, votée en 2019, illustre une facette de cette imposture.

Réorganiser le dialogue social contre les syndicats !

C’est extraordinaire et affligeant. La première partie de cette loi est consacrée à la réorganisation du dialogue social. Dans un monde normal, la qualité du dialogue social repose essentiellement sur la qualité des échanges constructifs entre deux parties et en particulier entre les syndicats et les employeurs. La recherche du compromis acceptable est le moteur même du bon dialogue social. Pour l’État et sa fonction publique rien de tout cela ! L’État macroniste (1) impose au point de réaliser l’unanimité syndicale contre le contenu et la méthode ! Comment peut-on imposer un dialogue, fut-il social ?

L’État est le pire des employeurs. Le public aurait tort de minimiser ou de se féliciter de ce constat. D’abord, parce que l’État donne le mauvais exemple aux employeurs du secteur privé. Si l’État le fait, je peux le faire ! Ensuite, parce que la qualité du service au public est en constante régression. Nous pouvons le constater à travers la crise sanitaire ou les dysfonctionnements sont quotidiens, à l’image d’un hôpital disloqué qui n’est que la partie apparente du démantèlement du service public. Chacun va se plaindre des services publics qui ne sont pas rendus ou qui sont mal rendus, tout en renouvelant leur vote à chaque élection pour les mêmes imposteurs.

Transformer la fonction publique contre les fonctionnaires et les usagers !

Lorsque tous les syndicats sans exception appellent à la grève, c’est qu’il y a le feu ! Ce fut le cas en 2019 contre cette réforme ! Or, en restant immobiles, les fonctionnaires, comme les usagers des services publics, semblent se complaire dans cette puanteur libérale. Le macronisme (1) a bien compris que seuls les intérêts immédiats peuvent produire quelques rares réactions. Il a bien compris que pour éviter une « levée de boucliers » il faut reporter les méfaits sur les générations futures. Il a bien compris que les fonctionnaires et autres salariés apathiques du secteur privé, se fichent éperdument de l’avenir de leurs enfants. Ce dont ils bénéficient jusqu’à présent ne sera plus, mais quelle importance pourvu que leur pré carré soit préservé dans l’immédiat !

Le progrès social dans la Fonction publique en 7 points et pour nos chers enfants :

  • 1- Lorsque papa et maman sont rentrés dans la fonction publique, après un concours, ils devenaient fonctionnaires au bout d’une année de stage. Aujourd’hui leurs enfants seront en CDI au bout de six ans de contrats CDD. Ils peuvent aussi rester en CDD des dizaines d’années au même salaire (articles 16 à 22).
  • 2- Lorsque papa et maman sont rentrés dans la fonction publique, ils étaient assurés d’être traités sur un pied d’égalité en matière de rémunération. Aujourd’hui, la rémunération de leurs enfants sera individualisée en fonction de leur soumission aux ordres reçus par leur supérieur hiérarchique direct (articles 27 à 29).
  • 3- Lorsque papa et maman sont entrés dans la Fonction publique, ils avaient une garantie de l’emploi. Aujourd’hui, leur service pourra être privatisé et leurs enfants pourront être détachés dans une entreprise privée (article 76).
  • 4- Lorsque papa et maman sont rentrés dans la fonction publique, ils avaient un déroulement de carrière qui tenait compte de leur ancienneté et de leur valeur professionnelle. Aujourd’hui, pour progresser, leurs enfants devront se coucher pour assouvir la moindre volonté de leur supérieur hiérarchique (individualisation des rémunérations et intéressement-art 27, 28).
  • 5- Lorsque papa et maman sont rentrés dans la fonction publique, ils pouvaient faire grève pour défendre leurs intérêts. Aujourd’hui, leurs enfants devront demander la permission 48 h à l’avance ! (article 56) Extrait : « Est passible d’une sanction disciplinaire l’agent qui n’a pas informé son employeur de son intention de participer à la grève… »
  • 6- Lorsque papa et maman sont rentrés dans la fonction publique, ils savaient qu’au bout de 37,5 ans ils pourraient toucher 75 % de leur dernier traitement. Aujourd’hui, avec les primes, leurs enfants pourront partir à la retraite au bout de 42 ans de services en percevant 50 % en moyenne de leur dernier traitement (réforme retraite).
  • 7- Lorsque papa et maman sont rentrés dans la fonction publique, ils se sont syndiqués. Aujourd’hui leurs enfants pensent qu’ils n’ont besoin de personne pour s’en sortir.
  • ….salaires bloqués depuis 11ans, retraites indexées supprimées dans l’outre-mer, Etc.

Il en va de cette réforme de la Fonction publique comme pour tous les autres sujets. Les reculs les plus importants ci-dessus sont masqués par quelques mesures secondaires. Le même constat pourrait être dressé en direction des salariés du secteur privé, avec toutefois quelques circonstances atténuantes, puisque 20 % d’entre eux travaillent dans des entreprises de moins de 10 salariés, là ou il n’y a pas de syndicats.

À force d’inaction, le monstre doux fait son œuvre. D’autres diront : »Regardez les travailleurs en Chine et d’ailleurs, nous n’avons donc pas à nous plaindre ». Ils sont raison ! Les gouvernants l’ont bien compris. Tant que nous n’avons pas rejoint la misère des autres peuples, nous subirons la logique de la mondialisation débridée. Tous au même niveau ! Sauf pour quelques-uns !

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La Président Macron l’a dit de 12 mars 2020 :

« Mes Chers Compatriotes, il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour. Beaucoup de certitudes, de convictions sont balayées, seront remises en cause. Les prochaines semaines et les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture en ce sens. » (12 mars 2020)

Le Président Macron reste managé par les lobbies de toute sorte. Le macronisme peut se résumer en une phrase :

« J’approuve tout ce que vous dites, mais je fais tout ce qui me plaît. »

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(1) Macronisme, macronie, macronistes, sont des termes qui qualifient la forme la plus aiguë du néo-libéralisme économique contemporain. Toujours moins d’État et donc moins d’impôts, pour toujours plus de liberté d’entreprendre pour capturer des profits. Combattre les intérêts collectifs pour isoler les citoyens. La macronie a ceci de particulier, qu’elle ajoute à tous les méfaits du néo-libéralisme, l’affichage non dissimulé du mensonge permanent. La première porte-parole du Gouvernement n’a t’elle pas dit que si le Président lui demandait de mentir elle mentirait ! Le Président actuel donne le ton.

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Pour aller plus loin, je vous conseille :

Sommes-nous encore vraiment en démocratie ? Une explication brillantissime du contexte actuel dans lequel nous vivons en France. A partager sans modération !La conscience ne viendra pas d’en haut, mais de chacun d’entre-nous !

  • ARTE : « La fabrique de l’ignorance » (film 1h36) : C’est un film à couper le souffle sur la guerre du mensonge triomphant. Pour combattre la science qui enraye les profits, il faut créer une nouvelle science aux ordres des lobbies. Ce fut le cas pour le tabac, pour l’amiante. C’est aujourd’hui le cas sur la santé, les pesticides, les perturbateurs endocriniens, le réchauffement climatique, etc. Un film qui nous fait grandir.

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