Ces grenouilles de gauche

« Imaginons une grenouille qui nage tranquillement dans une marmite remplie d’eau froide. Le feu est allumé sous la marmite. L’eau chauffe doucement et devient progressivement tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue de nager. La température commence à grimper et l’eau devient chaude – c’est un peu plus que n’apprécie la grenouille ; ça la fatigue un peu, mais elle ne s’affole pas pour autant. L’eau est maintenant vraiment chaude. La grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle est affaiblie, alors elle supporte patiemment et ne fait rien. La température de l’eau va ainsi monter jusqu’au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir, sans jamais s’être extraite de la marmite.

Cette expérience montre notamment que lorsqu’un changement négatif s’effectue de manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et la plupart du temps ne suscite pas de réaction, pas d’opposition, pas de révolte.« 


En supprimant les références, ils suppriment les valeurs. Si bon nombre de nos concitoyens et de nos élus ne peut plus faire la différence entre la droite et la gauche, c’est parce que progressivement, les sirènes de la finance les ont endormies au point de ne plus servir l’idéal qu’il poursuivait. Ainsi l’on peut considérer que tous les transfuges des radicaux de gauche, du parti socialiste et autres, vers la macronie, sont les exemples vivants de cette déchéance des valeurs de gauche. Plus intéressés par les postes à prendre que par les valeurs à défendre, ils sont le niveau zéro de la politique.

En réalisant des recherches sur les différences fondamentales entre les valeurs de droite et les valeurs de gauche, j’ai retenu ce site du Sénat pour les juniors : « Droite et gauche : histoire d’un clivage politique ». Je vous en conseille la lecture qui, de la Révolution Française à nos jours, ne prend que quelques minutes.

Ce qu’il faut souligner dans cette page, c’est l’opposition actuelle des valeurs qui me semble bien refléter les principales différences :

Pour ses sympathisants, les valeurs marquantes de la droite sont :

  • La libre entreprise, la réussite individuelle par le travail et l’enrichissement personnel,
  • L’autorité et l’ordre,
  • La tradition,
  • La nation,
  • La famille,
  • La religion,

A l’inverse, les « gens de gauche » se sentent proches de ces valeurs :

  • Le progrès, l’humanisme et le respect de l’individu,
  • La justice sociale et l’égalité des chances,
  • La solidarité,
  • La laïcité,
  • L’antiracisme,
  • L’environnement,
  • La lutte contre le pouvoir de l’argent,

D’autres valeurs « sociétales » sont revendiquées à la fois par l’un et l’autre camp comme la sécurité, la liberté et la justice. Mais le contenu de ces valeurs peut varier selon les inclinaisons politiques des uns et des autres.


Ainsi, la simple énumération de ces valeurs de droite et ces valeurs de gauche, suffit à comprendre que l’on ne peut à la fois être pour l’enrichissement personnel et pour la lutte contre le pouvoir de l’argent. On ne peut à la fois défendre la libre entreprise (le marché libre) et la solidarité (services publics). On ne peut à la fois défendre l’environnement et signer les accords de libre échange, ou bien encore, protéger les intérêts des vendeurs de pesticides.

En 1981, la gauche arrive au pouvoir avec l’élection de François Mitterrand. Il imprimera des valeurs de gauche durant deux ans, jusqu’en 1983. Ensuite, d’année en année, en commençant par la désindexation des salaires sur les prix, le socialisme de gauche se transforme progressivement en social-démocratie. Il abandonne bon nombre de ses valeurs. François Hollande achève le travail en se faisant élire pour mener la guerre au monde de la finance, en terminant avec la Loi El-Komri ! Le socialisme d’avant, a tout simplement fini par cuire et mourir, sans jamais s’être extrait de la marmite libérale. Ce n’est pas pour autant que les valeurs de la gauche se sont éteintes avec lui.

L’humanisme, la justice sociale, la solidarité, la laïcité, l’antiracisme, l’environnement, la lutte contre le pouvoir de l’argent, sont les valeurs que je sers depuis que j’ai pu exercer mon regard critique. Je vote, mais ça ne suffit pas. Lorsque mon député ne sert pas ces valeurs alors je l’apostrophe de quelques lignes, surtout s’il se réclame encore de la gauche, ce qui est une imposture lorsqu’on soutient le Président des riches. Ce qu’il y a d’apparemment compliqué, c’est lorsqu’on ne se réclame ni de droite ni de gauche. En même temps, comme le dit le Président. Quand on a le cul entre deux chaises, il ne faut pas s’étonner de tomber !


3 commentaires

  1. Chers tous, Cher Monsieur Garnier, Nul besoin d’être de gauche pour être charitable, on a vu ce que cela a donné dans tous les pays aux mains du communisme ou de socialistes et pseudo-écologistes, nouvelle appellation visant à redorer un blason souillé du sang de millions de victimes ! Vous aurez remarqué que les « bons Samaritains » autoproclamés, mais toujours avec l’argent des autres, y compris des plus humbles, ajoutent systématiquement l’adjectif « Républicain » pour espérer faire illusion et échapper ainsi à la vindicte d’un « front républicain » (nouvelle guillotine de la pensée unique) quand des sujets piquants comme l’immigration ou la défense de la France et des Français sont abordés : « ordre républicain », « solidarité républicaine », « valeurs républicaines », « front républicain », « laïcité ..républicaine » …. force est de constater que 200 ans après une Terreur 100% républicaine orchestrée contre le Roi et l’avis d’une écrasante majorité de Français par une bourgeoise parisienne revancharde, cupide et avec la promesse facile « d’égalité », le bilan « républicain » est pire, comme le dit très justement le Comte de Paris Jean IV ! droite et gauche, gauche et droite ont trompé et trahi le peuple originel français tout en confisquant et en éloignant le pouvoir avec un mode de scrutin majoritaire pour le coup anti-républicain et anti-démocratique. « Charité bien ordonnée commence par soi-même » aurait pu dire Salengro, voilà ce à quoi nos élites de Drauche « républicaine » ont aussi tourné le dos en Libanisant et paupérisant à feu doux le peuple français. Pour reprendre la métaphore de la grenouille cuite, + de 10 millions de Français pauvres sont placés sous thermostat par les Fouquier-Tainvllle du régime avant ébullition ! Les associations « Restos du Coeur » etc … aux mains de fidèles du régime et avec la complicité de véritables « Enfoirés » arrivistes du show business, ne seraient-elles d’ailleurs pas des pare-feu avant un embrasement social de grande ampleur comme on l’a vu avec les Gilets jaunes, les vrais ? Je le crois et la République sait qu’elle risque un retour de boomerang révolutionnaire dans sa face ! Un mal pour un bien qui libérera le pays de deux cent trente ans d’errance républicaine et cinquante années de socialisme canal historique (Giscard, Mitterrand, Chirac) et contemporain (les sociaux-démocrates Sarko, Hollande, Macron) trio infernal né d’une P.M.A. et d’une G.P.A. des premiers. Après les Républicains en marche ou à l’arrêt, il nous faudra donc revenir à notre A.D.N. politique multiséculaire, la Royauté, détentrice des pouvoirs régaliens de l’Etat et porteuse d’une démocratie réelle et décentralisée ! Jeune, j’étais une grenouille de gauche et républicaine, idem pour ma famille, non pas par dogmatisme, mais par crédulité comme l’ensemble du bon peuple français. Aujourd’hui, cousins, oncles, tantes, amis … et 17% de Français perçoivent que « Le meilleur des mondes » républicain n’est et ne fut qu’une vaste mascarade. Ceux-là, ont déjà sauté hors du jacuzzi bouillonnant de la Drauche et sauveront les autres ! Pour que la France vive, vive le Roi Jean IV d’Orléans !

    Mille mercis pour vos articles intéressants qui suscitent la polémique, la preuve ! Cela dit, votre constat n’est pas erroné et nous dénonçons un peu la même chose, sauf que l’un espère ou croit encore à l’utopie « égalitariste », et que l’autre a recouvré la vue. Bonne journée et à bientôt 😉 Laurent Masson

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  2. Bonjour,
    Je ne sais pas si je suis de droite ou de gauche car je partage à la fois les valeurs suivantes
    L’autorité et l’ordre,
    La tradition,
    La nation,
    La famille,
    La religion,
    Le progrès, l’humanisme et le respect de l’individu,
    La justice sociale et l’égalité des chances,
    La solidarité,
    La laïcité,
    L’antiracisme,
    L’environnement,
    La lutte contre le pouvoir de l’argent
    et j’espère qu’elles finiront par triompher un jour pour un monde pacifié et plus juste.
    Amicalement,

    Jean-Louis

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    1. Oui mais quelques nuances toutefois. Il y des valeurs que l’on peut approuver à titre individuel et qu’il est plus difficile a concilier lorsqu’on veut diriger un pays, ce qui est la vocation des élus. Par exemple, à titre individuel chacun peut pratiquer la religion de son choix, ou ne pas en pratiquer. Dans votre cas, vous partagez la valeur de la religion et en même temps celle de la laïcité. C’est tout à fait possible pour un individu mais impossible pour un gouvernement, un État. En France, il existe une séparation totale entre l’État et les religions et il en est ainsi depuis la fameuse loi de 1905. Chacun peut pratiquer le culte de son choix, mais l’État ne peut en aucun cas privilégier une église plutôt qu’une autre. La France a connu cela du temps des rois ou le pouvoir de l’église était omniprésent dans toutes les strates de la société, un pouvoir absolu à l’opposé des possibles choix démocratiques actuels. L’essentiel de tout ceci est pour moi, la lutte contre le pouvoir de l’argent, la justice sociale, l’humanisme, la solidarité, etc. un vrai programme de gauche. On ne peut à la fois se réclamer de la gauche et accepter les traités de libre échange, la baisse de la fiscalité pour les riches, les atteintes à l’environnement, etc. Il y a des incompatibilités que chaque citoyen devrait observer avant de voter.

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