J’avais écrit cet article le 19 mars dernier au début de la pandémie de la COVID-19. Les déclarations du Président de la République de ce mois de mars nous permettent de nous mettre à la recherche des puissances du rêve qui nous font chercher le bonheur au-delà de la Sagesse.
Les engagements du Président de la République ?
« Mes chers compatriotes, il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour, interroger les faiblesses de nos démocraties. » (12 mars 2020)
Oui, il nous faut interroger les faiblesses de notre démocratie, car la démocratie c’est avant tout pour le peuple par le peuple. Il faut donc des représentants exemplaires qui puissent assurer l’indépendance de l’État vis à vis de tous les lobbies et une participation plus ouverte des citoyens aux décisions publiques.
« Ce que révèle d’ores et déjà cette pandémie, c’est que la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, notre État-providence ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe. Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché.«
Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner notre cadre de vie au fond à d’autres est une folie. Nous devons en reprendre le contrôle, construire plus encore que nous ne le faisons déjà une France, une Europe souveraine, une France et une Europe qui tiennent fermement leur destin en main. Les prochaines semaines et les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture en ce sens. Je les assumerai. » (Emmanuel Macron – 12 mars 2020)
Oui, des biens et des services doivent être placés en dehors des lois du marché. Comme le dit le Président de la République, c’est une folie que de déléguer à d’autres notre alimentation, notre protection, notre cadre de vie. « Nous devons en reprendre le contrôle »! A ce stade et compte tenu de toutes les décisions prises par lui depuis mai 2017, on se demande s’il n’a pas fumé un joint ? Mais non, puisqu’il s’engage avec détermination !
« Beaucoup de certitudes, de convictions sont balayées, seront remises en cause. Les prochaines semaines et les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture en ce sens. Je les assumerai. Le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour au jour d’avant. Nous aurons appris et je saurai aussi avec vous en tirer toutes les conséquences, toutes les conséquences. »
(Emmanuel Macron – Les interventions intégrales – 12 mars 2020 – 16 mars 2020 – Vous pouvez retrouver les extraits ci-dessus en fin d’intervention)
« Il nous faudra nous rappeler aussi que notre pays, aujourd’hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ». Ces mots, les Français les ont écrits il y a plus de 200 ans. Nous devons aujourd’hui reprendre le flambeau et donner toute sa force à ce principe. » (Emmanuel Macron – 13 avril 2020)
De la parole aux actes
Si les déclarations du Président se traduisent en actes cohérents, cela marquera un basculement radical de la politique poursuivie depuis une quarantaine d’années dans le pays, par lui et par ses prédécesseurs.
Déjà, l’État débloque 45 milliards pour financer les mesures d’urgences pour aider les entreprises et plus faiblement, le chômage partiel. Le déficit va dépasser les 3% mais l’Europe à donné son feu vert. (voir article Gérald Darmanin : « Un déficit public à 3,9% en 2020 »)
Ensuite, le changement radical voulu par le Président de la République, qui a compris la nécessité de se libérer du marché, nécessitera une réforme fiscale, voire une révolution fiscale. Elle ne peut passer que par une volonté de mieux répartir les richesses produites en France. Au cours de la période des « Trente Glorieuses » (1945-1975), le taux marginal supérieur de l’impôt sur les revenus était égal ou supérieur à 70%. Aujourd’hui c’est 45% ! Concernant l’impôt sur le bénéfice des entreprises il est passé de 50% avant le 1er janvier 1986 à 31% au 1er janvier 2019 et 26,5% au 1er janvier 2021. Il existe donc des leviers pour un impôt plus juste et plus solidaire (voir article : « Imposer aux plus riches une société plus solidaire »).
Après cette crise du Covid-19 une relance économique sera indispensable, c’est du moins ce qu’affirme des membres du Gouvernement en France et en Europe. Si le Président tient ses engagements les réponses de 2020 seront radicalement différentes de celle retenues suite à la crise de 2007-2008.
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Il ne s’agira plus de renflouer les banques, mais de renflouer les Français.
En effet, depuis 1983 les salaires ne sont plus indexés sur les prix d’où la perte importante du pouvoir d’achat dans le monde du travail. Salariés, fonctionnaires, agriculteurs sont les premières victimes de cette reculade. Un changement de politique impose effectivement que , « ce jour d’après ne sera pas un retour à ce jour d’avant », que beaucoup de certitudes, de convictions soient balayées, soient remises en cause et nécessitent des décisions de rupture en ce sens. Le Président a compris la nécessité d’en tirer toutes les conséquences, toutes les conséquences ! C’est donc un monde nouveau qui s’annonce.
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De grandes espérances
Comme dans le célèbre roman de Charles Dickens, nous voulons bien devenir le jeune Pip à la recherche des puissances du rêve qui nous font chercher le bonheur au-delà de la Sagesse.

Oui Denis de vraies grandes espérances pour dessiner un monde meilleur pour le droit de vivre décemment, pour le droit de manger, respirer sainement, pour partager nos moyens et nos ressources… mais avec qui en face pour porter collectivement ce beau projet ?
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Pour le moment Macron est sur les rangs si l’on en croit ses déclarations. Je le vois bien avec Mélenchon comme premier ministre ou Adrien Quatennens ! Tu vois le confinement ça permet de s’extraire un peu du réel.
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