Le personnel hospitalier est porté en héros de la République, applaudit aux fenêtres, fait l’objet des plus brillantes éloges de part du gouvernement et du Président de la République pour leur dévouement et leur engagement. Ces reconnaissances ponctuelles ne doivent pas masquer la réalité de l’hôpital public.
Je ne reviendrais pas sur tous les maux qui se sont abattus sur l’hôpital depuis une trentaine d’année, ni sur le blocage des salaires depuis 2010, ni sur la suppression de toutes les mesures qui permettaient de réduire la durée de carrière pour compenser en partie le pouvoir d’achat, ou bien encore sur le projet de réforme des retraites qui projette de repousser à 60 ans le départ à la retraite des personnels soignants possible jusqu’ici à partir de 57 ans.
Est-il utile de rappeler par ailleurs la réforme de la tarification et de la gouvernance de l’hôpital qui a transformé ce dernier en hôpital entreprise qui ne délivre plus des soins mais qui vend son activité en veillant de le faire au moindre coût.
Tout ceci conduit en une absence totale de reconnaissance des personnels qui y travaillent et qui, comme tous les fonctionnaires ont vu leur pouvoir d’achat baissé de plus de 15 % en moins de 10 ans.
L’hôpital aujourd’hui ce sont plus de 120 000 agents qui tous les jours sont en arrêts de travail pour des raisons de santé !
Il y a certes les causes ordinaires mais aussi les causes structurelles qui sont liées à une déshumanisation totale des métiers par un management défaillant incapable de faire preuve de la moindre bienveillance. Les cadres de proximité font ce qu’ils peuvent mais au dessus c’est la surdité totale.

(tous les articles sur l’hôpital ICI)
L’hôpital c’est un collectif de travail indissociable !
Les louanges publiées dans de nombreux médias ne parlent que du personnel soignant. C’est normal, c’est la partie apparente de l’iceberg hospitalier. Mais ce personnel soignant serait à l’arrêt s’il n’y avait pas de résultats d’examens sanguins, radiologiques, scanners IRM, des locaux adaptés, du matériel en état de marche, une désinfection performante, des chambres en état, des blocs opératoires entretenus, etc. Tout ceci est organisé par des équipes de techniciens biomédicaux, des médico-techniques, des ouvriers, des secrétaires, des administratifs, des personnels de rééducation et médico-sociaux. Le nettoyage du linge, des tenues de travail, des draps etc. Des repas servis dans chaque chambre aux moments adéquats. Des surveillances 24 heures sur 24 h de toutes les installations pour une meilleure maintenance des appareils mais aussi pour la sécurité des biens et des personnes.
Les uns ne peuvent travailler sans les autres et lorsque les médias, le gouvernement, le Président de la République vantent les mérités des soignants c’est en fait une adresse qu’il faut étendre aux 200 métiers différents que compte le service public hospitalier.
Si l’on en croit les propos du Président de la République demain ne sera pas comme le jour d’avant et cette reconnaissance des métiers de l’hôpital devrait conduite à une sérieuse revalorisation des salaires, de tous les salaires et des créations d’emplois dans tous les secteurs d’activité de l’hôpital.
Le service public qu’il soit hospitalier ou autre, est un amortisseur des crises, le patrimoine de ceux qui n’ont rien, il ne peut pas être livré aux lois du marché pour reprendre les propos du Président de la République.
Les maux ne se règlent pas par des mots mais par des actes.
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