« Réaliser l’universalité, avoir le souci constant du plus grand nombre, prendre conscience des solidarités nécessaires pour que chaque individu puisse atteindre le maximum de ses possibilités, oblige au rejet de la puissance qui les empêche. »
« Pour l’atteindre, la conscience de classe doit naître d’un sentiment d’opposition à l’autre classe tout simplement parce l’autre classe ne comprend pas la nécessité de redistribuer des richesses.«
Ces deux phrases sont extraites d’un livre que j’ai écrit en 2011 pour exposer les contraintes du système économique sur le monde du travail (« Libérez-vous de l’économie contre le travail »). Elles résument assez-bien ce qu’il est nécessaire d’entreprendre pour un monde plus égalitaire qui ne laisse personne sur le bord du chemin.
La vidéo de 10 minutes ci-dessous résume encore mieux cette ambition. Ne pas se diviser entre les pauvres que nous sommes mais unir notre réflexion pour servir une ambition commune : une meilleure répartition des richesses.
C’est quoi la répartition des richesses ?
Répartir les richesses, c’est augmenter la contribution des 1% les plus riches pour le financement du travail (salaires, retraites, sécurité sociale) et des services publics qui sont le patrimoine de ceux qui n’ont rien. Certains incrédules pensent que cela est impossible et pourtant !
Après la crise de 1929 le taux d’imposition sur les revenus était de 90% au-dessus de 900 000 euros annuels ! Les taux d’imposition durant la période qui s’étend de la fin de la Seconde guerre mondiale au début des années 1980 étaient si élevés en comparaison à ceux d’aujourd’hui que la majorité des gens s’étonnent devant les chiffres :
- Aux États-Unis, la tranche supérieure des revenus des plus riches était imposée à 91 % jusqu’au débit des années 80. (Voir ICI)
- Au Royaume-Uni, l’imposition sur les revenus du capital est de 98 % et celle sur les revenus de 83 % lorsque Margaret Thatcher est arrivée au pouvoir en 1979.
- En France, les plus riches payaient entre 60 et 80 % d’impôt sur la tranche supérieure de leurs revenus durant toute la période de l’après-guerre.

Attention ! Ce ne sont pas 80% sur la totalité des revenus, mais au-delà d’un certain revenu. Par exemple pour lire le graphique ci-dessus, en 1967, c’était 81% au-delà de 86 800 euros par part ! En 2020, c’est 45% au-delà de 157 800 Euros !
Ces solutions ont permis de supprimer la dette, de relancer l’économie et de réduire considérablement les inégalités.
Pour Thomas Piketty les choses sont claires:
« Le fait que le taux s’élève sensiblement – ou au contraire s’abaissent nettement – pour les revenus ou les patrimoines les plus élevés peut avoir un impact dynamique très important sur la structure d’ensemble des inégalités. »
De nos jours, les pays ont abaissé leur taux maximal d’imposition autour de 35 à 45%. En conséquence, les riches sont de plus en plus riches et les pauvres sont de plus en plus nombreux car les gouvernements ont de moins en moins à leur offrir. Il est donc nécessaire d’imposer les plus riches et l’on pourrait raisonnablement penser qu’au delà de 100 000 euros par an une imposition plus conséquente serait salutaire pour le plus grand nombre.
L’idée n’est pas absurde :
- Le Figaro : « L’appel de 121 millionnaires et milliardaires à payer plus de taxes pour réduire les inégalités » : «Les impôts sont le meilleur et le seul moyen approprié d’assurer un investissement adéquat dans les biens dont nos sociétés ont besoin. Les individus qui rejettent cette vérité constituent une double menace à la fois pour le climat et pour la démocratie elle-même».
- Le Nouvel Observateur : « Taxez-nous ! » : ces milliardaires américains qui veulent payer plus d’impôts : « Une étude récente de la Réserve fédérale (Fed, banque centrale américaine) montre qu’au cours des trente dernières années, la fortune des 1 % des plus riches aux Etats-Unis a progressé de 21 000 milliards de dollars, tandis que celle des 50 % les plus pauvres a reculé de 900 milliards.«
Mais …

aujourd’hui c’est LREM qui est aux commandes !