L’INRS révèle (1) dans une étude de la Dares (ministère du travail) qu’à profession identique, les salariés ayant eu des carrières précaires – caractérisées par un déclassement, des périodes de chômage de longue durée ou des changements d’emploi assez fréquents – sont plus exposés aux risques psychosociaux que ceux qui ont bénéficié de carrières stables.
Les hommes concernés regrettent notamment un déficit d’autonomie et des contraintes physiques plus élevées que la moyenne. Les femmes aux carrières précaires ont quant à elles le sentiment d’être exploitées et se plaignent davantage « d’avoir reçu des propositions à caractère sexuel, d’avoir été victime d’une agression verbale de la part de l’entourage professionnel, de s’être entendu dire des choses obscènes ou dégradantes ou encore d’avoir subi un sabotage au travail ».
À profession identique, les salariés ayant eu une carrière « précaire » connaissent de fortes exigences émotionnelles et un manque de reconnaissance dans leur emploi actuel, auxquels s’ajoutent plus spécifiquement pour les femmes des conflits de valeur et une insécurité socio-économique, et pour les hommes un manque d’autonomie et une plus forte pénibilité physique. Les femmes ayant vécu des parcours dynamiques connaissent également des rapports sociaux au travail plus problématiques que les femmes aux parcours stables.
Cette étude de la DARES confirme que la précarité est donc une source de risques psychosociaux et ceux qui prétendent vouloir prévenir les risques professionnels tout en encourageant le recrutement d’emplois précaires sont pour le moins incohérents.
(1) source: La lettre d’information de l’INRS février 2018 , avec d’autres informations très intéressantes, par exemple: « Avec plus de 10 000 accidents du travail et 596 maladies professionnelles reconnus en 2016, les affections psychiques en lien avec le travail progressent d’année en année et semblent encore largement sous-estimées. » (en savoir + ICI)
L’étude complète de la DARES : http://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2018-002.pdf