Ils veulent quitter l’archipel !

L’IEDOM, dans sa dernière note de conjoncture pour l’archipel, traite d’une reprise économique modérée au deuxième semestre tout en soulignant la forte inflation (voir ICI). Elle se veut rassurante. Mais il semblerait que cette confiance ne soit pas partagée par une grande partie de la population.

Dans un récent sondage (Proposé par Cheznoo le Mardi 27 Septembre 2022), ils seraient plus de 400 habitants à penser quitter l’archipel en raison de l’inflation galopante.

Au-delà des chiffres et du sondage qui porte sur moins de 900 votants, c’est une information qui devrait interpeller l’État, nos élus et les acteurs économiques. Si réellement 400 personnes quittent Saint-Pierre-et-Miquelon dans les années qui viennent, il ne sera pas loin du dépôt de bilan ! 400 personnes qui dépensent en moyenne 1 000 euros par mois, ce sont déjà, 4,8 millions d’euros de moins pour l’économie locale, moins d’enfants dans les écoles, moins de recettes fiscales, etc.

Depuis plusieurs années, mes billets alertent sur la nécessité de mettre à niveau tous les revenus dans l’archipel, à l’exception de ceux des fonctionnaires qui intègrent déjà la cherté de la vie ici.

Agir sur les taxes, sur le coût du transport, sur les marges des commerçants, etc., tout ceci tient du blabla qui ressort chaque fois que l’inflation fait trembler le pouvoir d’achat de chacun.

Même les lois votées se noient dans des blablas récurrents.

Prenons par exemple la LOI n° 2017-256 du 28 février 2017 de programmation relative à l’égalité réelle outre-mer et portant autres dispositions en matière sociale et économique.

Que dit-elle, ou plutôt qu’imposerait-elle si elle était respectée par l’État et la Collectivité ?

  • Dans son article 1, elle enjoint de  » Réduire les écarts de niveaux de vie et de revenus constatés au sein de chacun d’entre eux « , avec le territoire hexagonal.
  • Dans son article 2, elle ordonne la mise en place d’une offre de transports continus et réguliers à l’intérieur de ces territoires et entre ces territoires et la France hexagonale.

Depuis 2017, quoi de neuf ?

Les écarts du niveau de vie et de revenus ne cessent de s’aggraver et l’offre de transports continus et réguliers n’est évoquée que durant les campagnes électorales.

Or, la loi exige son application par la voie d’un plan de convergence (article 7) entre l’État et la Collectivité, un plan qui n’a jamais vu le jour !

Un plan, c’est relativement simple : quelles mesures ? ; combien coûtent-elles ? ; qui paie ? ; quels délais de mise en œuvre ? Le reste, c’est du blabla.

1- Pour mettre à niveau les revenus des habitants de l’archipel, salariés et retraités, surtout en augmentant sérieusement les revenus du travail, ce sont environ 10 millions d’euros par an qui sont nécessaires (1).

(1) Une prime d’insularité financée par l’État et indexée sur l’inflation locale.

2- Pour la liaison aérienne continue et régulière, le coût serait d’approximativement de 4 millions d’euros pour 52 rotations (3,45 M€ en 2016) ou de 2,8 Millions pour 40 rotations (2,5 M€ en 2016). (*)

(*) : étude de la desserte aérienne de Saint-Pierre-et-Miquelon, décembre 2016 – CEGDD

Cela représente moins qu’un quai de croisière par an !

Un vrai choix politique !

Si l’État continue de blablater (1), les projections des Nations-Unies sur l’évolution de la démographie du territoire se concrétiseront, et, compte tenu de l’inflation non compensée, ce déclin ira certainement plus vite qu’ainsi projeté ci-dessous. Ce sera aussi un choix politique.

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(1) L’État est seul cité ici, car c’est lui qui tient les cordons de la bourse. La Collectivité et les mairies ne pourront participer au financement que par la voie de recettes fiscales supplémentaires redistribuées.

2 commentaires

  1. L’état montre depuis des années son désintéressement pour la population des îles,je l’ai dit maintes et maintes fois ce qui les intéressent c’est uniquement la position géostratégique de SPM,ce ne sont pas les habitants,en agissant comme il fait depuis des années il force la main à ceux qui voudraient rester,mais l’inflation,fait que plusieurs baissent les bras. Depuis plusieurs années on ne vie pas à SPM on survit, à mon avis cela ne s’arrangera pas, c,est un déplacement de la population masqué,cela coûte moins cher de faire partir les gens de leur plein gré, que de déplacer la population,ce qui obligerait à des compensations matériel et autres. Comme le Canada l’a déjà fait avec des petits villages qui coûtaient trop cher à desservir,et s’apprête de nouveau à le faire avec plusieurs villages touchés par la tempête Fiona dernièrement.Surtout à Terre Neuve. Je suis peut-être pessimiste mais aujourd’hui on constate que ce qui est fait va dans ce sens.

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