La catastrophe sanitaire est bien là, disent ces médecins hospitaliers. Mais pour eux, elle ne relève pas de l’épidémie du coronavirus.
Elle est uniquement due au manque de lits en rappelant que ce gouvernement a supprimé plus de 7 000 lits en 2018 et 2019. Le défaut de moyens humains, de lits d’aval, de possibilité en amont constituent bien la cause réelle de la saturation des hôpitaux et en particulier des services de réanimation, argument utilisé par le gouvernement pour organiser le confinement.
Le gouvernement a confiné la population, car notre système de santé, en premier lieu l’hôpital, était dans l’incapacité de faire face à l’afflux de malades, conséquence de toutes les mesures d’économies réalisées par les gouvernements successifs.
Dans le communiqué ci-dessous, le syndicat des médecins hospitaliers dénonce un climat anxiogène et de défiance vis-à-vis des médecins et de l’hôpital construit par le gouvernement. Les opérations de fusions ou de restructurations présentées comme des ‘’investissements d’avenir’’ par le président Emmanuel Macron et son Premier ministre Jean Castex, n’aboutissent qu’à des fermetures supplémentaires de lits et des départs de professionnels.
Comme le démontre le tableau de l’INSEE ci-dessous, la France a fermé plus de 93 000 lits d’hôpitaux en 20 ans, dont près de 70 000 sur le seul secteur public.

En 2019, 3 400 suppressions de lits s’ajoutent au constat ci-dessus. (voir ICI)
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Il gouverne et ment !
Le Président et son gouvernement ne changeront pas ! Ils amusent le peuple par leurs déclarations télévisées et font exactement le contraire sur le terrain. Le Retour En Mensonge (LREM) est permanent ! Masques, tests, vaccins, suppressions de lits hospitaliers…. Etc.
La déclaration de ces médecins fait voler en éclat les arguments du gouvernement. Si les hôpitaux sont saturés, c’est parce que les gouvernements successifs suppriment des lits ! Rappelons que le président Macron est aux manettes de la République depuis 2014 (ministre des Finances) et que durant cette même période plus de 15 000 lits ont été supprimés !
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La réalité réelle |
Paris, le 06/04/2021 Nous tenons notre Bureau National dans une situation inédite. Depuis maintenant un an les médecins hospitaliers continuent contre vents et marées à exercer leur art sous un régime d’exception avec de moins en moins de moyens pour hospitaliser et soigner les patients. Un climat anxiogène et de défiance vis à vis des médecins et de l’hôpital a été construit par le gouvernement. La population entend à longueur de temps comme seule consigne : « ne venez pas à l’hôpital, isolez-vous ! ». Jamais la possibilité des soins n’est évoquée dans ces messages distillés par le ministère de la santé. L’équation dans laquelle le gouvernement nous enferme est simple : le nombre de lits pour accueillir les malades ne doit pas augmenter, le nombre global de lits doit continuer à diminuer, la seule solution c’est la vaccination. Celle-ci sera faite principalement dans des « vaccinodromes », mais aussi par les pharmaciens, les infirmières et même les vétérinaires. Le vaccin Pfizer sera réservé aux « vaccinodromes » tandis que les médecins de cabinet libéraux ne pourront utiliser que le vaccin développé par AstraZeneca. Une situation catastrophique pour la santé de la population est ainsi organisée par l’exécutif. Dans notre dernier communiqué du mois de mars, nous avons corrigé des chiffres prouvant que le gouvernement poursuit sa politique de fermeture de lits malgré ses discours lénifiants voulant faire croire le contraire et les malades qui s’accumulent dans l’antichambre du système sanitaire. Nos chiffres, fournis pour la plupart par les directions elles-mêmes, sont en dessous de la réalité, ne tenant pas compte de tous les lits fermés provisoirement du fait d’arrêts-maladies de médecins ou d’infirmières qui se multiplient pour les raisons que nous connaissons tous. Les opérations de fusions ou de restructurations présentées comme des ‘’investissements d’avenir’’ par le président Emmanuel Macron et son Premier ministre Jean Castex n’aboutissent qu’à des fermetures supplémentaires de lits et des départs de professionnels. 78 lits en moins en 2017 dans ce centre hospitalier de l’Isère que vous visitâtes ce vendredi 2 avril Monsieur le président Macron sans daigner rencontrer les représentants du personnel, sans vous attarder sur le fait que la veille 54 malades ne trouvaient pas de lits d’hospitalisation parqués dans les couloirs du SAU du CHU-GA dont une majorité de malades relevant de soins psychiatriques. La situation est telle que le chef de service déclare : « la filière déjà peu opérante est devenue inopérante ». Le directeur de l’établissement explique que la situation est ingérable et qu’un jeune patient est resté 11 jours dans les couloirs du SAU faute de place en pédopsychiatrie. Nous reprenons les propos d’une collègue déclarant : ‘’la réalité réelle c’est que nous sommes dans le non-soin, dans l’abandon thérapeutique faute de places d’hospitalisation. ’’4000 patients n’ont pas été opérés en 2020 sur la seule clinique mutualiste de Grenoble : « Quoi qu’il en coûte » ? Nous rappelons que c’est la Sécurité sociale qui finance les hôpitaux à 96% et non l’État. Ce « Quoi qu’il en coûte » cher au président Macron ce sont les médecins, les personnels et les malades qui le payent au prix fort. La catastrophe sanitaire est bien là. Elle est uniquement due au manque de lits. Le défaut de moyens humains, de lits d’aval, de possibilité en amont constituent bien la cause réelle de la saturation des hôpitaux et en particulier des services de réanimation, argument utilisé par le gouvernement pour organiser le confinement. Le gouvernement a confiné la population car notre système de santé, en premier lieu l’hôpital, était dans l’incapacité de faire face à l’afflux de malades, conséquence de toutes les mesures d’économies réalisées par les gouvernements successifs, de gauche comme de droite. Et ce gouvernement par la suppression de plus de 7000 lits entre 2018 et 2019, s’est de fait rendu coupable. Nous n’oublions rien ! En particulier le scandale des EHPAD dont certains d’entre nous ont été les témoins impuissants : en l’occurrence la directive ministérielle qui a interdit l’accès à l’hôpital aux résidents des EHPAD contaminés au coronavirus, et qui sont morts sans pouvoir être pris en charge. Le Bureau National du SNMH FO estime que le gouvernement est en train d’utiliser l’épidémie de Covid-19 pour avancer sur ses plans de destruction de l’hôpital avec tous les plans de restructurations-fusions qui se poursuivent avec des fermetures de lits et sans agir efficacement sur les recrutements. Le pouvoir politique et administratif clame souvent qu’il voudrait bien mais qu’il ne peut point. Il pourrait commencer par ne pas publier les ordonnances du 17 mars qui s’inscrivent dans le cadre de la réduction de l’offre de soins via la mise en œuvre du transfert de toutes les décisions vers l’établissement support qui n’aura de cesse de spolier les établissements périphériques de leurs moyens. […] Le bureau national- Pour prendre contact : mail snmh.fo@fosps.com |
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