S’il est un domaine dans lequel l’archipel est sinistré, ou tout au moins très handicapé, c’est bien celui de la question sociale. Aucune association de consommateurs, aucun syndicat ne brille par ses interventions ou propositions, que ce soit du côté des salariés comme du côté des employeurs. Les mairies, le Conseil territorial et l’État ont beau lancer des projets pour l’avenir, par millions d’euros interposés, la courbe ne s’inverse pas. La population baisse ! Il est urgent d’intégrer la question sociale dans tous les projets.
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(temps de lecture 5 minutes)
Le dialogue social : un corps inerte !
Cette absence d’interlocuteurs sociaux relève de la responsabilité de chacun, au premier rang de laquelle, les salariés eux-mêmes, et plus particulièrement, les fonctionnaires. En effet, ces derniers jouissent d’un salaire adapté aux contraintes du territoire (même si ce dernier est bloqué depuis 10 ans) et d’une liberté d’action à laquelle peu d’employés du secteur privé peuvent prétendre. Or, même en fouillant dans le méandre des réseaux sociaux, dans les communiqués de « cheznoo.net » ou dans les archives de « SPM 1ère », c’est le désert d’informations sociales. Le néant ! Dans ces conditions, les employeurs n’ont aucun besoin de s’organiser. Seuls les soubresauts du Medef local donnent l’apparence d’une résurrection de la question sociale, mais elle prend aujourd’hui l’apparence d’un corps inerte qui s’agite dans ses derniers instants.
Quelques « grandes familles » régulent, pour ne pas dire règnent sur les icebergs sociaux que représentent aujourd’hui la CPS et la microscopique Association pour la Médecine du Travail (AMT). Ces deux entités sont pourtant administrées par les « partenaires sociaux », c’est-à-dire par les employeurs et par les syndicats. Leur activité est quasi confidentielle. Elle traduit l’immobilisme ambiant. Le changement de statut de la CPS, que je pense souhaitable, se heurte à l’immobilisme de certains administrateurs qui craignent de perdre leur inefficace pouvoir. L’AMT est un mirage de la santé au travail, qui apparaît et disparaît au gré de la présence ou pas d’un médecin du travail, le tout, sous la houlette de rares employeurs et de syndicats qui laissent faire.
La question sociale ne connaît aucune cohérence sur le territoire. La réforme de la formation professionnelle piétine. Aucune discussion possible sur les salaires du secteur privé, sur la transposition des conventions collectives, sur leur adaptation aux contraintes du territoire. Quant à la santé au travail, tout le monde constate une augmentation exponentielle des troubles du travail et donc des absences au travail pour raison de santé. À preuve, le récent reportage sur l’absentéisme dans l’Éducation Nationale. Mais tout le monde s’en fout !
C’est à l’image de tout le reste. Une fuite en avant qui se paye cash. C’est déjà parti !
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Une population qui est passée de 6316 habitants en 1999, à 5985 en 2020 !
La chute démographique commence à se traduire par des faits concrets.
2016 – regroupement des écoles à Miquelon (l’école du socle); 2019 – La fermeture d’une maternelle privée (l’école maternelle Saint-Louis de Gonzague) ; 2020 fermetures des classes CP et CE1 (école Henriette Bonin) ; 80 élèves en moins en 3 ans . En 2021 ? D’autres suivront, c’est inévitable !
L’internat « de la réussite » pour les élèves de Miquelon, ne verra probablement pas le jour (1), L’État préférant un quai de croisières ! L’avenir ne sera donc pas celui des enfants de l’archipel, mais celui du tourisme polluant des gens venus d’ailleurs.
Oh, je sais ! Ces propos ne permettent pas de soulever l’enthousiasme identique à celui des nombreuses associations culturelles, sportives et de loisirs que compte l’archipel. Heureusement qu’elles existent ! Elles aident à la survie sociale, dans un contexte ou le divertissement individuel a pris le dessus, sur la solidarité collective.
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La question sociale doit s’intégrer dans tous les projets !
Les salariés, et d’abord les fonctionnaires, doivent prendre leurs responsabilités, s’engager pour bousculer les apathiques sociaux qui plongent l’archipel dans le néant. S’engager pour les intérêts collectifs qui protègent chacun. Investir les mandats syndicaux, participer au débat, secouer les organismes sociaux pour les dépoussiérer de leur routine mortifère. Pas un seul salarié
Les élus doivent intégrer la question sociale dans tous leurs projets. Faire venir des travailleurs à moins de 2 000 €, voire 2500 € par mois, ici, ne pas proposer de logements à loyer modéré, cela conduit à les inviter au départ dans les deux ans qui suivent. Il en est de même pour tous les autres salariés de l’archipel. Attirer des entreprises, c’est bien ! Fidéliser les travailleurs présents et à venir, c’est mieux !
À défaut d’un sursaut social, l’archipel ne comptera que 5 500 habitants en 2030, des classes en moins, mais toujours avec une piscine, une patinoire, un cinéma, des routes à déneiger et à entretenir et donc, une augmentation conséquente des impôts et une augmentation continue des prix ! Pour conséquence ultime, les propriétaires de maisons, d’appartements, connaîtront une chute importante de la valeur de leurs biens et ne trouveront, ni acheteur, ni locataire.
La relance sociale est une priorité. L’avenir doit susciter l’envie de venir s’installer et de vivre durablement à Saint-Pierre-et-Miquelon.
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(1) Malgré la première pierre posée en 2016, et les promesses du Ministre de l’Éducation nationale le 25 mai 2018 sur SPM 1ère, de s’engager personnellement pour débloquer les fonds nécessaires, pour une construction en 2019 et une mise en service à la rentrée se septembre 2020 ! (voir vidéo J.M. Blanquer dans cet article, ici).

Que dire ? C’est LA réalité de Saint-Pierre et Miquelon. Je fête mes 1 an dans quelques jours. Ai-je envie de rester ? Par certains côtés (qualité de vie) oui, par d’autres (loyers, prix des produits courants, salaires,…) non. Je ne sais pas combien de temps encore je vais « résister », mais je ne me laisserai pas faire !
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C’EST DRAMATIQUE POUR LE TERRITOIRE LES ÉLUS ET ÉLUES DOIVENT AGIR RAPIDEMENT POUR NOTRE BELLES ILES
bravo pour cette réaction
je suis le fils de dominique antoine LAURELLI j’aime saint pierre sans oublier miquelon
cyprien laurelli
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