J’ai la chance d’avoir un frère médecin de santé publique, épidémiologiste et biostatisticien qui après une longue carrière à l’étranger a terminé au ministère de la santé comme médecin général (1). Comme il fut au cœur du traitement de la dernière épidémie en France, HNN1 en 2009, je lui ai demandé son avis sur le COVID-19 et la façon de le traiter en France. Je lui ai demandé s’il ne voulait pas rédiger un article pour faire part de son analyse.
Réponse: A quoi bon publier quand ils n’écoutent même pas le meilleur spécialiste Français qu’est le professeur Didier Raoult ? Le ministère de la santé a voulu faire passer son avis pour une « FakeNews » concernant son essai clinique de l’hydroxychloroquine pour traiter les patients atteints de Covid-19, sauf qu’il a raison. Un virus c’est diagnostic et traitement ! Les résultats en Corée, de Taïwam ou de Singapour sont édifiants. On dépiste, on diagnostique, on isole, on traite ! En France on panique !
Je l’informe qu’à Saint-Pierre-et-Miquelon, il n’y a pas encore de cas révélés mais des dispositions ont été prises (voir les dernières mesures du préfet ICI). Toutes les personnes qui arrivent sur l’archipel sont systématiquement isolées 14 jours. Celles qui ressentent des symptômes font l’objet d’un dépistage. En attendant les résultats – qui prennent 2 à 3 jours ici – les personnes sont confinées dans une chambre à l’hôpital. (ajout du 22 mars : Coronavirus : Saint-Pierre et Miquelon suspend ses liaisons aériennes avec le Canada« )
Réponse: C’est la bonne méthode. Il faut isoler et multiplier les dépistages pour agir non seulement sur la personne atteinte mais aussi sur les personnes qui ont eu des contacts avec elle. Plus le nombre de dépistage est important et rapide, plus la situation est maitrisée. En fait, si le confinement de 14 jours est satisfaisant, c’est à dire sans symptôme, alors la personne peut circuler librement. Concernant les tests, pour être certain du résultat, ils doivent porter sur l’ADN du virus. Dès le résultat négatif connu la personne peut circuler librement sans risque.
Si tous les gens à la sortie de l’aéroport font l’objet d’un dépistage systématique et sous réserve que personne le le porte dans l’archipel alors le virus ne pourra pas se répandre. Dans ce cas, le confinement de la population devient inutile. De plus et toujours selon mon ami Didier Raoult, le confinement général et la fermeture des écoles fait partie des excès de panique du pouvoir. »
Ces constats et enseignements sont largement et longuement commentés dans un article décapant de Jean-Dominique Michel, anthropologue de la santé « Covid-19 : fin de partie ?! : « Confiner chez eux des gens qui ne sont pas porteurs du virus est infectiologiquement absurde. Le seul effet d’une telle mesure est de détruire l’économie et la vie sociale. Un peu comme bombarder une ville pour en éloigner les moustiques porteurs de malaria… »
Pour y voir plus clair je suis donc aller rechercher des articles sur la position de ce meilleur spécialiste Français, Didier Raoult, avec lequel mon frère à travaillé pendant l’épidémie H1N1. Par chance un interview est publié ce jour (21 mars 2020) dans le journal « La Provence » de Marseille. Son discours est bien éloigné des autres spécialistes de plateaux télé ! Pour ce scientifique, on est passé d’une exagération à une déconnexion ! Très intéressant. Je fais suivre une revue de presse concordante.
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(1) Dr Philippe GARNIER Médecin général de santé publique, épidémiologiste et biostatisticien et auteur – voir article du Point ; « Infections nosocomiales et trou de la Sécu : Philippe Garnier met les pieds dans le plat »:
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Journal « La PROVENCE » – samedi 21/03/2020
Coronavirus : « Je ne suis pas un outsider, je suis en avance », entretien avec le professeur marseillais Didier Raoult
Par Alexandra Ducamp

Le patron de l’IHU est convaincu de la pertinence de l’hydroxychloroquine pour traiter les patients atteints de Covid-19. Photo Georges Robert closevolume_off
Il n’en démord pas. Malgré l’écho donné à la défiance politique et médicale concernant son essai clinique, le patron de l’IHU est convaincu de la pertinence de l’hydroxychloroquine pour traiter les patients atteints de Covid-19. Malgré la psychose médiatique et son décompte mortuaire quotidien, il le répète : on a plus de chance de mourir d’autre chose que du virus chinois.
Alors qu’hier soir le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy appelait solennellement à une stratégie de dépistage massif, Didier Raoult, lui, l’avait préconisée et mise en place dès l’arrivée des premiers rapatriés de Wuhan.
Dans les couloirs de l’IHU, on glisse que dans cette crise sanitaire, « il a mis ses couilles sur la table« . L’histoire dira si le détonnant Pr Raoult avait raison. Rencontre.
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627 morts en une journée et 40 000 cas de Covid-19 en Italie, on n’en est plus à la « grippette » dont vous parliez il y a quelques semaines…
Pr Didier Raoult : Vraisemblablement, vous ne comprenez pas du premier coup. Toutes les situations doivent être mises en perspective. Sur quelle maladie infectieuse toute la presse s’est-elle excitée l’année dernière ? La rougeole. À la fin, il y a eu 1 000 cas avec un mort et il y avait une annonce tous les jours dans les médias. Le monde de l’information vit dans un monde parallèle au mien, celui de l’observation. On est passé d’une exagération à une déconnexion. Il y a dans le monde 2,6 millions de morts d’infections respiratoires par an, vous imaginez que les 5 000, 10 000 ou même 100 000 vont changer les statistiques ?
On ne parle pas de statistiques, on parle d’êtres humains, de populations entières confinées…
Pr Didier Raoult : De quoi voulez-vous parler d’autres ? Les gens meurent, oui. La plus grande surmortalité de ces dernières années en France, c’était en 2017 : 10 000 morts supplémentaires en hiver, on ne sait pas même pas si c’est de la grippe. 10 000 morts, c’est beaucoup. Mais là, on en est à moins de 500. On va voir si on arrive à en tuer 10 000, mais ça m’étonnerait.
L’argument statistique est donc le seul prisme…
Pr Didier Raoult : À Marseille, nous avons diagnostiqué 120 cas positifs, il y avait deux morts de plus de 87 ans. Ils mourraient aussi l’année dernière. Sur 100 prélèvements de gens qui ont une infection respiratoire, ce sont plutôt des cas graves, quand on teste 20 virus et 8 bactéries, il y en 50 % dont on ne sait pas ce qu’ils ont, c’est notre grande ignorance. Pour tous les autres, il y a 19 virus saisonniers, qui tuent aussi. Les coronavirus endémiques tuent plus ici que le chinois. Je confronte en permanence les causes de mortalité dans toute la région à cette espèce de soufflet anxiogène qui monte : pour l’instant, on a plus de chance de mourir d’autres choses que du Covid-19. Le grand âge, les comorbidités et la prise en charge tardive sont des facteurs de mortalité. C’est peut-être inentendable, mais c’est la réalité. La seule chose qui m’intéresse sont les datas, les données brutes. Les données vont rester, les opinions, elles, changent… Je ne dis pas l’avenir, mais je ne suis absolument pas terrifié.
Comment expliquez-vous la situation dans l’est de la France ?
Pr Didier Raoult : Je suis scientifique, c’est ce qui manque dans ce pays ; une grande partie du monde politique et administratif réagit comme vous (les médias, NDLR). Nous, nous ne devons pas réagir comme ça. Les seules données qui m’intéressent ce sont les données d’observation, je n’ai pas d’opinion. Il n’y a que la presse qui parle de ce qui se passe dans l’Est, moi, je n’ai pas de données. Pour l’Italie, on disait pis que pendre, j’ai reçu une analyse, c’est comme ailleurs, ce sont des gens de plus de 75 ans. Les Japonais ont fait un très beau modèle expérimental en confinant les croisiéristes assez âgés sur le Diamond Princess. On a bien vu que c’était contagieux, 700 l’ont chopé. Mais en dépit d’une population très fragile, il n’y a eu qu’1 % qui sont morts. C’est la réalité observée. Quand il y aura 1 000 morts dans l’Est, je dirai oui, c’est grave.Et aussi Le vrai du fake : « Le coronavirus circule-t-il vraiment dans l’air ? »
Vous êtes en permanence à contre-courant du discours…
Pr Didier Raoult : Ce n’est pas parce qu’il y a quelques personnes qui pensent certaines choses à Paris, que je suis à contre-courant. Dans mon monde, je suis une star mondiale, je ne suis pas du tout à contre-courant. Je fais de la science, pas de la politique. Les maladies infectieuses, ce n’est pas très compliqué, c’est diagnostic et traitement. C’est le B-A ba, si les gens ne connaissent pas le B-A ba des maladies infectieuses ou de la chloroquine qui s’apprend en troisième année de médecine, je n’y peux rien. Je vais pas refaire l’éducation de ceux qui refont le monde sur les plateaux-télé. Je me fous de ce que pensent les autres. Je ne suis pas un outsider, je suis celui qui est le plus en avance. La vraie question est : comment ce pays est arrivé dans un tel état que l’on préfère écouter les gens qui ne savent pas que plutôt ceux qui savent ?
24 patients sont suivis dans l’essai clinique, combien de personnes ont été traitées depuis…
Pr Didier Raoult : On en a traitées d’autres mais je ne vous dirai pas combien. J’en informerai d’abord le ministère.
Après six jours de traitement, la charge virale de 75% des patients est négative, sont-ils pour autant guéris ?
Pr Didier Raoult : Ils sont guéris du virus. Mais si vous avez des lésions pulmonaires, elles ne disparaîtront pas en trois jours. Nous ne savons pas pour le moment non plus si, une fois guéri, vous pouvez retomber malade, cela n’a pas été décrit par les Chinois qui ont deux mois d’avance sur nous.
Quid des 25 % qui sont toujours positifs ? Leur situation s’aggrave-t-elle comme on le dit autour des 7e et 8e jours ?
Pr Didier Raoult : Nous n’avons pas eu d’aggravation dans les cas traités mais nous ne voyons pas de gens dans des états graves. Pour l’instant, les cas graves sont ceux qui ne sont ni détectés, ni traités et qui arrivent avec une insuffisance respiratoire très grave. Ils vont directement en réanimation et ils vont mourir là-bas. Si on dépiste et que l’on traite les gens précocement il y a forcément plus de chance de les sauver que 48 heures avant la phase terminale.
Votre stratégie depuis le début de l’épidémie est de mobiliser tout l’IHU pour faire du dépistage massif, pourquoi, cela n’a pas été une stratégie nationale dès l’origine ?
Pr Didier Raoult : Ce n’est pas ma stratégie, c’est du bon sens. Je ne sais pas pourquoi ce n’est pas une stratégie nationale, c’est un choix politique. Moi, je fais mon devoir, point final. Je fais ce que je dois faire, je joue ma partition dans une pièce. Mais ce n’est pas moi qui ai inventé le théâtre, ni le texte. Je suis le seul à avoir une pensée classique sur les maladies infectieuses alors que tout le monde perd ses nerfs…
Quid des effets secondaires du traitement à l’hydroxychloroquine ?
Pr Didier Raoult : Ce qu’on dit sur les effets secondaires est tout simplement délirant. Ce sont des gens qui n’ont pas ouvert un livre de médecine depuis des années. Plus d’un milliard de gens en ont bouffé, les personnes qui souffrent de lupus en prennent pendant des décennies… Je connais très bien ces médicaments, j’ai traité 4 000 personnes au Plaquénil depuis 20 ans. Ce n’est pas moi qui suis bizarre, ce sont les gens qui sont ignorants. On ne va pas m’apprendre la toxicité de ce médicament.
Le gouvernement a annoncé élargir les essais sur l’hydroxychloroquine mais par des équipes indépendantes de la vôtre, pourquoi ?
Pr Didier Raoult : C’est normal. Jusqu’il y a 30 ou 40 ans, en faisant face à des maladies qu’on soignait mal ou pas, la méthodologie, on s’en foutait un peu. Le premier type qui avait une infection à staphylocoque, on lui donnait de la pénicilline, il était guéri et tout le monde était content. Au fur et à mesure où l’on a été de plus en plus compétent, il a fallu faire des études en double aveugle, puis rendre publiques des données pour ne pas qu’il y ait des tricheurs, notamment en raison des enjeux financiers. Aujourd’hui, on sait par les Chinois que le portage moyen du virus est de 20 jours. Nous, nous avons les moyens de mesurer la charge virale, on voit qu’elle baisse, donc c’est que ça marche. On n’avait pas besoin de groupe témoin. Je suis content de l’élargissement des essais avec des médicaments, qui marchent, je suis juste un docteur. Si vous avez des doutes sur ma crédibilité, ce n’est pas mon problème. Il y a des gens soignés dans le monde entier, je ne me sens pas plus responsable des malades de Paris que de Corée. Ce seront les plus intelligents qui seront le mieux soignés. Je n’essaie pas d’être arrogant. Si les gens ne veulent pas regarder les chiffres, je n’y peux rien. Nous avons réalisé les 2/3 des tests de France, on a mis en place une machine de guerre. Après, on ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif.
Complément du 23 mars: L’ordonnance de l’équipe du Pr Raoult : ICI
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Articles concordants…sans confinement !
- Le Monde : Singapour s’affiche en modèle de la lutte contre le coronavirus
- Les Échos: Interrogatoires serrés, vidéosurveillance, porte à porte : comment Singapour traque les contaminés
- Courrier international : Ralentir le coronavirus est possible, Hong Kong, Taïwan et Singapour l’ont fait !
- France-Info: Taiwan, hors de l’OMS, mais à la pointe de la lutte contre le coronavirus
- Le Monde : Coronavirus : en Allemagne, le faible taux de mortalité interroge : Un grand nombre de tests a été pratiqué de manière précoce outre-Rhin par rapport au degré d’avancement de la pandémie.
Cet article ci-dessous est aussi clair que celui du Pr Raoult !
- Témoignage Jean-Dominique Michel, anthropologue de la santé et expert en santé publique: « Infos clés sur le Virus, l’omerta et la censure : extrait: « Les plus récentes données en provenance d’Italie confirment que 99% des personnes décédées souffraient d’une à trois pathologies chroniques (hypertension, diabète, maladies cardiovasculaire, cancers, etc.) avec un âge moyen des victimes de 79,5 ans (médiane à 80,5) et très peu de pertes en-dessous de 65 ans. » « Le premier expert mondial en matière de maladies transmissibles s’appelle Didier Raoult. Il est français, ressemble au choix à un Gaulois sorti d’Astérix ou un ZZ top qui aurait posé sa guitare au bord de la route. Il dirige l’Institut hospitalier universitaire (IHU) Méditerranée-Infection à Marseille, avec plus de 800 collaboratrices et collaborateurs. Cette institution détient la plus terrifiante collection de bactéries et de virus « tueurs » qui soit et constitue un des meilleurs centres de compétences en infectiologie et microbiologie au monde. »
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A la lecture de tous ces articles ont peut raisonnablement penser que la France n’a tiré aucun enseignement des crises précédentes. L’absence de dépistage systématique est dû essentiellement à l’absence de moyens mis à la disposition des professionnels. Pour l’archipel, un dépistage systématique aurait permis d’éviter le confinement qui connait des conséquences importantes pour toutes les entreprises et les salariés concernés de l’archipel. L’économie à l’arrêt pourquoi ? Une commission d’enquête parlementaire sera plus que nécessaire sur la gestion de cette crise.
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Un complément que je partage en signant la pétition qui est présentée