Dans la quasi-totalité des domaines ou la prévention doit s’exercer, la contrainte est souvent la première mesure employée par les gouvernements. Tabagisme, alcoolisme, accidents de la route etc., font l’objet de mesures coercitives essentiellement basées sur une augmentation des taxes ou des amendes.
Il n’y a guère que la prévention des risques professionnels qui échappe à cette logique. Mieux, bien souvent, elle récompense encore ceux qui prennent des risques en accordant des primes de risques ou d’insalubrité pour solde de tout compte.
Dans le récent rapport Lecocq, la voie des incitations financières pour les entreprises vertueuses est recommandée pour « ne pas fonder l’incitation à la prévention sur la seule menace de la sanction », pour « financer les baisses de cotisations des entreprises s’engageant dans des actions de prévention innovantes ».
C’est un peu comme si l’on baissait le prix des cigarettes pour ceux qui s’engageraient à fumer moins !
Rappelons que l’objectif ce n’est pas la prévention des risques mais la réduction du nombre des accidents du travail et des maladies professionnelles.
La solution qui pourrait être mise en place pour être vraiment incitatif en matière de réduction du nombre d’accidents du travail ou de maladie professionnelle est relativement simple : tous les frais entrainés par des accidents de travail et maladies professionnelles qui n’auront pas fait l’objet de mesures de prévention pour éviter le risque resteront à la charge de l’employeur !
Cette mesure devrait faire l’unanimité excepté de la part de ceux qui ne comprennent pas que la prévention est le meilleur moyen d’éviter l’accident et de la part de ceux qui ne mettent pas en place des actions de prévention. Ce sont bien les moins vertueux qu’il faut inciter ! Les autres ne peuvent que partager cette incitation.
Le gouvernement doit choisir entre le vice du mensonge présent ou la vertu de la solution durable.
Qu’en pensez-vous ?
Le Blog de Denis Garnier 