J’ai été impressionné comme beaucoup par le geste de ce Malien qui n’a pas réfléchi une seconde pour aller sauver la vie de cet enfant pendu à un balcon d’un quatrième étage. Cela me donne désormais un point commun avec le Président de la République. La reconnaissance ! Mais :
Devant ce courage, ce geste instinctif qui brave tous les dangers pour sauver une vie, ce jeune Malien apparaît comme un éclair dans la nuit des clandestins. Son geste héroïque s’adresse aujourd’hui à un enfant, mais combien d’autres a-t-il du commettre pour arriver jusqu’à Paris ? Combien de ses camarades d’infortunes sont parvenus à cette conquête d’une France qui accueille ou de l’accès à cette liberté clandestine ?
Il y a des millions de Mamoudou dans le monde et faut-il des millions d’actes héroïques pour qu’ils parviennent à vivre en société ?
L’agression du système vis à vis des gens qui ne sont rien, comme moi, conduit le plus grand nombre à se cloisonner dans des peurs irrationnelles entretenues par des intégristes de la certitude.
Ah si Mamoudou pouvait être à la fois Syrien, juif, arabe, musulman ou tout simplement mon voisin de palier !
Monsieur le Président de la République,
Pouvez-vous faire preuve de ce même courage ? Pouvez-vous affronter ceux qui possèdent au-delà de leurs besoins pour les convaincre de partager un peu de leurs richesses, pour que le Français, oubliant ainsi les craintes du lendemain, puisse décloisonner sa pensée et libérer sa générosité ?
Nous partagerons ainsi le même sentiment de reconnaissance.