Sortie du confinement : Avis du Conseil scientifique COVID-19 pour l’Outre-mer

La sortie du confinement s’inscrit donc à l’ordre du jour des semaines à venir et les dispositifs pour lutter contre le COVID-19 ne seront plus obligatoirement ceux qui restent adaptés pour la métropole. La particularité de chaque territoire est reconnue et c’est une bonne chose. Dans mon précédent article « COVID-19 « A Saint-Pierre-et-Miquelon, le confinement comme un dogme !», j’écrivais: « Certes le Préfet est tenu de respecter les directives gouvernementales, mais elles doivent tenir compte de la réalité du territoire. A défaut il s’agit d’un dogme, d’une vérité certaine, intangible et indiscutable. C’est donc pour moi, en dehors du réel, et la sortie du confinement généralisé doit être porté à l’ordre du jour de l’archipel très rapidement !».

Il reste évident que cette perspective ne peut se produire qu’avec le maintien du dispositif mis en place par le préfet de l’archipel et qui s’applique à tous les entrants et ce, tant que le COVID-19 ne sera pas éradiquer en métropole, mais aussi et surtout chez nos voisins Canadiens (Voir le contenu de l’avis détaillé ci-dessous). Viendra dans le même temps les tests sérologiques pour accompagner l’arrêt du confinement général.

Aujourd’hui, 10 avril, la ministre des outre-mer a présenté l’avis du Conseil scientifique sur le COVD-19 dans les outre-mer.

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Voilà ce qu’en dit le journaliste Frédéric Dotte dans le journal radio de 12h30 de SPM la 1ére ce vendredi 10 avril 2020. Une présentation complète en 3 minutes :

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Préconisation d’un « déconfinement » prudent :

« Dans les territoires n’ayant aucun cas de Covid-19 et pratiquant une quatorzaine préventive rigoureuse, avec dépistage systématique du Covid-19 en fin de quatorzaine pour toutes les personnes arrivant sur le territoire, et un suivi des contacts rapproché, la question d’un « déconfinement » prudent, progressif, peut se discuter tant qu’aucun cas positif de Covid-19 n’est identifié, hors quatorzaine. L’idée est alors d’isoler sanitairement les territoires plutôt que leurs habitants. Le suivi de l’épidémie de Covid-19 dans les pays limitrophes sera utile pour prendre la décision d’un tel « déconfinement ».

Mais ce dernier ne pourra pas se faire sans conditions :

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L’intégralité de l’avis qui concerne notre territoire ci-dessous

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« Mercredi 8 avril 2020, 14h30 »

3) Saint-Pierre et Miquelon et Wallis et Futuna

Hormis le cas détecté chez un voyageur en fin de quatorzaine préventive à Saint-Pierre et Miquelon, il est considéré que ces territoires sont actuellement indemnes de Covid-19 en ce début d’avril 2020. Il est donc légitime qu’ils prennent toutes les mesures pour limiter l’arrivée de l’épidémie sur leurs îles.

a) La quatorzaine préventive pour les arrivants sur le territoire

C’est la mesure la plus importante pour prévenir l’épidémie dans ces territoires. Elle doit concerner toutes les personnes pénétrant les territoires quels que soient les moyens de transport. Une quatorzaine en l’absence de proches peut se faire à domicile, à condition de respecter strictement toutes les règles de confinement, sans sortir de son domicile. Sinon la quatorzaine doit se faire dans une structure d’accueil dédiée et organisée pour éviter tout contact.

Il est impératif d’avoir une stratégie de dépistage immédiat de tous les voyageurs symptomatiques et de tous les voyageurs asymptomatiques en fin de quatorzaine. Même au-delà de cette période, il est prudent que tout symptôme évocateur de Covid-19 entraîne la pratique d’une RT-PCR par écouvillonnage nasopharyngé.

b) Le suivi actif des personnes contacts

Le suivi actif pendant deux semaines de toutes les personnes contacts des cas avérés de Covid-19, avec une exhaustivité complète, est nécessaire dans le contexte de Saint-Pierre et Miquelon et Wallis et Futuna. Il sera nécessaire que toutes les personnes contacts de cas avérés soient à leur tour placées en quatorzaine, avec pratique d’une RT-PCR par écouvillonnage nasopharyngé en cas de symptômes et systématiquement en fin de quatorzaine.

c) Equipement en capacité de diagnostic PCR

A ce jour, ces territoires ne sont pas dotés d’automates permettant de réaliser les tests PCR du Covid-19. Il convient d’urgence d’accompagner ces territoires à acquérir cette indépendance

d) Un déconfinement prudent

Dans les territoires n’ayant aucun cas de Covid-19 et pratiquant une quatorzaine préventive rigoureuse, avec dépistage systématique du Covid-19 en fin de quatorzaine pour toutes les personnes arrivant sur le territoire, et un suivi des contacts rapproché, la question d’un déconfinement prudent, progressif, peut se discuter tant qu’aucun cas positif de Covid-19 n’est identifié, hors quatorzaine. L’idée est alors d’isoler sanitairement les territoires plutôt que leurs habitants. Le suivi de l’épidémie de Covid-19 dans les pays limitrophes sera utile pour prendre la décision d’un tel déconfinement.

Le Conseil scientifique considère pertinent et utile de mettre en œuvre dans chaque territoire d’outre-mer des mesures spécifiques qui doivent être différenciées et adaptées à la phase épidémique et aux capacités de chaque territoire. Ces mesures, qui combinent la quatorzaine préventive chez les arrivants, l’isolement des cas avérés, le suivi actif de leurs contacts, et la large utilisation des tests de diagnostic doivent être décidées et mises en œuvre en étroite concertation entre les autorités et les acteurs locaux impliqués.

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L’intégralité de l’avis pour l’ensemble des Outre-mer ICI en PDF

Ou en parcourant le ficher ci-dessous :

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Certainement une des toiles les plus célèbres de Salvador Dali. « La Persistance de la mémoire ». Il a été peint par Dali en 1931. Dans le tableau, la mémoire est représentée par les montres. Elles sont toutes déformées. Elles symbolisent le temps qui peut parfois être long ou, au contraire, très rapide. Lorsqu’on est confiné il est possible d’en prendre conscience.

2 commentaires

    1. Bonjour, il ne s’agit pas seulement de « tenir la route » car sur ces sujets, j’ai le rôle le plus facile. Celui d’observer, d’écouter, de lire, d’analyser et de dire ce que je pense. C’est bien plus confortable que de prendre les décisions qui s’imposent. Cela étant, si personne ne les conteste, où ne les critiquent, les décideurs ont l’impression d’être dans le bon sens. Or, on ne voit pas tout d’un bureau ! Donc oui, il faut tenir la route pour que personne ne reste sur le bord du chemin. Merci.

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